L'affaire Sicotte

Exigence ou maltraitance?

Tribune libre

Le réputé comédien et professeur au Conservatoire d'art dramatique de Montréal Gilbert Sicotte se retrouve dans la tourmente. Suite à des allégations d’abus de pouvoir, de harcèlement psychologique et de violence verbale sur une période de 25 ans, la direction du Conservatoire vient de le suspendre.


De son côté, le comédien dit enseigner comme un acteur et non pas comme un professeur de philosophie. « Je veux que les acteurs et actrices soient les meilleurs possibles […] L'exigence n'est pas la maltraitance. [...] Je mets la barre haute pour tous les étudiants », soutient M. Sicotte.


Les gens de théâtre ont des personnalités émotives, un atout majeur pour leur permettre d’ « entrer dans leur personnage ». Et, pour y arriver, le professeur ou le metteur en scène doit parfois utiliser des méthodes qui peuvent paraître du « harcèlement psychologique ». Toutefois, en ce qui a trait aux plaintes d’une vingtaine de personnes eu égard aux motifs mentionnés ci-dessus, l’attitude et les mots utilisés par le professeur Sicotte [par exemple, "J'vais t'casser, mon ostie"] semblent avoir outrepassé l’« exigence » et atteint le stade de la « maltraitance ».


Gilbert Sicotte soutient rechercher chez ses étudiants la même chose que ce qu'il exige de lui-même comme acteur. « Je suis un acteur bouillant, exigeant et je suis aussi un professeur exigeant ».  Un vieil adage prétend que l’on a souvent les défauts de ses qualités…En ce sens, peut-être que M. Sicotte devrait abandonner son siège de professeur et continuer de briller sur les planches en tant que comédien « exigent » et adulé du public.


En terminant, je vous laisse sur le commentaire d'une lectrice du Devoir paru à la suite d'une lettre intitulée "Vers une société aseptisée?" "La sévérité des propos , ou l'autoritarisme, peut produire l'effet contraire de l'enseignement donné. On ne peut enseigner une matière à "coup de bâton sur la tête", cette attitude est dépassée. voire inhumaine. On n'agit même pas de la sorte avec les animaux. La nuance avec les humains sera toujours de mise, et peu importe les circonstances...Et peu importe que l'on soit Maître de théâtre, la sensibilité de chacun demande que l'on use de pédagogie au lieu de brusquerie poissonneuse! La passion peut être douce, mais jamais violente au point de détruire le futur comédien. M. Sicotte a manqué à sa tâche. Il me rappelle les pensionnats..."


Henri Marineau

Québec


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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Yves Corbeil Répondre

    20 novembre 2017

    Accusé, jugé et condamner sur un tweet. Finalement, le système de justice nous en avons plus besoin dans notre société des licornes de reines et rois. Le retour de la peine de mort c'est pour quand, on fait un référendum.