J’ai lu avec intérêt le texte d’opinion intitulé « Disons oui au projet Énergie Est », paru dans La Presse Plus, le 11 juillet 2016.
Je l’ai lu avec grand intérêt parce que, en tant que citoyen, je me fais un devoir de me garder informé sur les enjeux énergétiques qui sont au cœur de l’actualité et qui, surtout, auront un impact primordial sur la suite des choses au Québec et ailleurs dans le monde.
Considérant la multitude d'informations disponibles sur les méfaits associés à l’exploitation et à la surutilisation des énergies fossiles, je vous fais grâce de tous les constats mis en lumière par les scientifiques experts. Disons seulement qu’au final, toute personne minimalement informée saisit l’urgence de mettre fin à notre dépendance aux énergies fossiles pour enclencher dès maintenant une véritable transition énergétique.
Pour moi, être pragmatique et réaliste, c’est prendre en compte tous les facteurs avant de prendre une décision. Dans ce contexte de changements climatiques et de disparition prouvée de la biodiversité à cause de la perte d’habitat et de la pollution généralisée, vous faites preuve d’une belle naïveté et de pensée magique en croyant que la multiplication des projets d’exploitation de cette matière première non conventionnelle est une solution d’avenir.
Les entrepreneurs que je côtoie partagent un trait de personnalité commun : ce sont des gens axés sur la recherche de solutions. Ce type de personnalité permet de sortir du cadre de pensée habituel. Le texte publié lundi dénote malheureusement tout le contraire : les avantages que vous attribuez de façon erronée à ce projet du siècle passé correspondent plutôt à tout ce que représente la vraie transition énergétique.
Nous voulons des projets structurants, générateurs d’emplois, porteurs d’avenir, acceptés socialement et sécurisants pour notre avenir énergétique. Tout ceci est présent dans la transition énergétique : efficacité énergétique (incluant l’amélioration de l’isolation des résidences, les multiples initiatives d’économie d’énergie, etc.), développement des énergies vertes, réaménagement urbain afin de limiter les déplacements motorisés... la liste peut s’étirer longtemps.
N’avez-vous pas d’enfants?
Sinon, ne connaissez-vous pas quelqu’un qui a des enfants?
Est-ce que leur avenir fait partie des points à prendre en considération?
Saisissons l’opportunité qui s’offre à nous. Disons non à ces projets insensés et porteurs d’injustices et prenons part au changement déjà en branle partout dans le monde !!!
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
15 juillet 2016Un sophisme qu'on pourrait croire sorti tout droit d'un "Think Tank" néolibéral.
Le document auquel vous faites allusion n'expose qu'un seul point de vue, celui de ce collectif d'auteurs, et leurs conclusions vont toutes dans le même sens, celui du plus de pétrole, toujours plus de pétrole.
Le collectif n'endosse en aucun moment la politique de développement d'énergies renouvelables comme si ce n'était même pas au programme. Ils déforment même le sens de développement durable pour servir leur rhétorique. Il s'agit pourtant de la politique officielle du Québec. Voyons quelques passages.
« D'ailleurs, bien que très ambitieuse dans ses objectifs de développement d'énergies renouvelables, la politique énergétique récemment déposée par le gouvernement du Québec reconnaît qu'en 2030, 40 % de nos besoins énergétiques proviendront encore des hydrocarbures. »
Par cet argument, ils n'admettent pas que ce 40% sera une baisse considérable par rapport à la situation actuelle alors que nous savons tous que le changement se fera sur une plus longue durée. Ils omettent surtout de préciser qu'il nous sera encore plus difficile de nous défaire du pétrole si l'industrie des hydrocarbures peut compter sur Énergie Est pour se développer, ce qui nous enfoncera encore davantage dans son exploitation galopante.
Il faut bien comprendre que plus l'industrie canadienne de l'extraction bitumineuse se développera, plus il nous sera difficile d'en sortir pour atteindre nos objectifs de développement d'énergies renouvelables. Comme je disais ailleurs, on risque gros que cette industrie soit alors devenue "Too big to fail", l'économie canadienne en étant complètement dépendante.
Ils nous disent aussi « Nous continuerons donc à consommer du pétrole, que ce soit pour notre transport ou pour la conception et l'usage quotidien de tous les autres produits dérivés des hydrocarbures, comme le plastique. » Or c'est précisément ce que notre société s'est engagée à modifier et ce, le plus tôt possible. Il est curieux que parmi les auteurs il ne s'en trouve pas un pour imaginer qu'on devra être créatif afin de proposer de véritables solutions alternatives.
Mais encore, « En tant que société, nous devons faire preuve de réalisme et de pragmatisme par rapport à cette situation. C'est dans ce contexte que doit être analysée la pertinence de la réalisation du projet Énergie Est. »
Le "réalisme" auquel ils font allusion n'est-il pas plutôt l'illusion d'une croissance illimitée sur une planète dont les ressources sont limitées et le deviendront plus encore? C'est plutôt une décroissance organisée dans un environnement durable qu'il nous faut réaliser si nous voulons assurer à nos enfants une véritable chance de survie sur une planète qui prend de plus en plus des allures de marécage invivable.