Trudeau chez l’Aga Khan, bienfaiteur sur notre bras
Bon, première question pour vous : voulez-vous ben me dire pourquoi le gouvernement fédéral, tant conservateur que libéral, distribue chaque année des millions de dollars pris dans nos poches pour financer les œuvres caritatives d’un milliardaire étranger comme l’Aga Khan qui possède, entre autres, sa propre île, des bateaux et des avions? Voilà ce qui arrive quand nos gouvernements privatisent ses responsabilités philanthropiques d’aide aux démunis et aux affligés d’ici et de l’étranger, à des opportunistes qui en profitent pour en mettre plein dans leur petit cochon. C’est de notre argent qu’il s’agit. En somme, vous payez des impôts à l’Aga Khan.
Il en est de même lors de la privatisation des services publics comme dans le cas du « bon » docteur Julien qui reçoit chaque année des millions de dollars pour prendre soin de nos enfants et qui a le toupet en plus de venir nous dire : « L’État n’a pas à nourrir (comme si s’était les siens) nos enfants » (La Presse, 25 juin 2015). L’État n’a pas à nourrir les enfants, mais à le nourrir, lui. C’est effrayant de larguer de telles énormités de la part de quelqu’un qui vit lui-même aux crochets de l’État.
Justin Trudeau et sa belle Sophie qui aiment bien se moquer de la population en faignant être du monde ben ordinaire à la défense de la classe moyenne, c’est encore une fois de la frime de la part d’un autre élu qui aime frayer avec la grosse gomme. C’est bon pour leur gros orgueil de côtoyer des gens riches et célèbres. La conjointe de Justin, Sophie, a-t-elle pris des égoportraits, comme elle en raffole, lors de ses visites chez l’Aga Kahn avec toute la petite famille et ses amis? On est loin de la cabane à sucre avec les musiciens qui jouent de l’égoïne et de la cuillère, ou l’on se fait aller en zignant et en swignant des sets carrés accompagnés de chansons du terroir à répondre.
Je vous le répète depuis toujours : le démantèlement de l’État, de ses services publics, de ses fonctions d’entraide, de ses instruments collectifs et autres mènent tout droit à la corruption, encore plus avec des politiciens issus du privé qui ont plein de chums dans le privé du genre B.S. corporatif. Le néolibéralisme prône l’idéologie de l’État allégé au niveau des programmes sociaux offerts à la population, mais pour un État obèse et généreux quand vient le temps d’engraisser des faiseux.
Rona Ambrose au pays des sables bitumineux
Rona Ambrose a été longtemps ministre au sein du gouvernement conservateur de Stephen Harper, celui qui a déjà dit que : « Critiquer Israël est antisémite » (Le Journal de Montréal, 21 janvier 2014). En passant, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a la même approche que les conservateurs face à Israël qui, même s’il continue à s’accaparer illégalement de territoires en Cisjordanie et tient à avoir la totalité de Jérusalem à lui seul et comme le veut également l’aimable Donald Trump, Trudeau et sa « fougueuse » ministre des Affaires étrangères, Christie Freeland, se comportent en véritable faire-valoir des États-Unis en s’abstenant de les contrarier à l’ONU. Freeland est plus « gaillarde » quand vient le temps de ramasser la Russie et le Venezuela.
Pour revenir à Rona Ambrose, elle a été jusqu’à récemment cheffe conservatrice intérimaire. Alors que les conservateurs s’en donnaient à cœur joie contre Justin et sur son séjour chez l’Aga Khan, la cheffe intérimaire des conservateurs, madame Ambrose et son tendre époux ont passé plusieurs jours sur le bateau de l’homme d’affaires Murray Edwards, un investisseur important dans les sables bitumineux de l’Alberta que Stephen Harper et son parti ont toujours affectionné et qu’ils ont subventionnés à la tonne : « Ambrose sur le yacht d’un milliardaire » (Le Journal de Montréal, 5 février 2017). Toujours égal à lui-même, Stephen Harper a déjà largué cette perle d’insignifiance : « Ottawa (le gouvernement Harper) qualifie les sables bitumineux de “ressource renouvelable” » (Le Devoir, 4 mai 2013). Ça se peut-tu? Aussi ridicule que lorsque Jean Charest avait déclaré le plus sérieusement du monde que : « La motoneige est compatible avec le développement durable » (Le Journal de Montréal, 18 décembre 2004). Harper et Charest sont vraiment interchangeables.
Moi, je pense que la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique devrait aussi enquêter sur l’affaire Ambrose qui est aussi pire que l’autre. Ça me fait bien rire quand je vois le Parti conservateur faire la morale au Parti libéral du Canada en termes d’éthique et de corruption. Pas vous? Comme si ce n’était pas suffisant comme gaffe de Justin Trudeau, voilà-tu pas que sa ministre des Affaires étrangères, Christina Freeland, oui, toujours elle, vient d’embaucher contre toute logique Rona Ambrose afin de l’aider dans les pourparlers du Canada avec les États-Unis sur le libre-échange : « ALENA : Rona Ambrose aidera Trudeau » (Le Devoir, 3 août 2017). Comprenez-vous quelque chose à chose à ça? Si oui, dites-le-moi. Comme si madame Ambrose et monsieur Raymond Bachand, le représentant du Québec nommé par le PLQ, allaient avoir la moindre petite influence sur les visées autoritaires de Donald Trump. S.V.P., économisez des fonds publics et sortez-moi de ce dossier Rona Ambrose et Raymond Bachand, je vous en prie.
Jean Charest et sa famille chez les Desmarais
Pour être cohérent, il faudrait que la commissaire à l’éthique et aux conflits d’intérêts se mette aussi le nez dans les affaires ténébreuses de Jean Charest et, entre autres, de ses voyages, avec sa belle Michelle et les enfants, au majestueux domaine de Sagard de la famille milliardaire Desmarais, propriétaire de centaines de compagnies œuvrant dans les domaines des services publics et des ressources naturelles et aussi propriétaire du journal La Presse : « Charest se fait évasif (on le comprend) sur son séjour au domaine Desmarais » (Le Devoir, 7 février 2012). Travailler sur le cas de Jean Charest, la commissaire devrait avoir ben du fun au niveau de l’éthique et des conflits d’intérêts. Comme le poète disait : « Elle n’est pas sortie du bois ». Tout le monde sait que le PLQ, Power Corp. et les Desmarais ont toujours fait bon ménage comme lorsque l’ancien éditorialiste en chef de La Presse, André Pratte, devenu sénateur, qui avait suggéré ceci en 2014 : « Trois raisons de voter libéral » (3 avril 2014). Ah ben cela m’étonne. Est-ce que la corruption érigée en système au PLQ était-elle une de ces raisons? Puis une fois le gouvernement libéral de Philippe Couillard élu, la joie a surabondé chez certains, comme : « Power Corporation. Les Desmarais optimistes après les élections au Québec » (La Presse, 16 mai 2014). Disons que Philippe Couillard et le PLQ ont répondu aux attentes de la puissante famille : « Le bonheur est dans le pré libéral » comme disait le poète.