Le parti Vox a fait son entrée dans un Parlement régional – une première en Espagne – en remportant 12 sièges aux élections en Andalousie et mettant fin à la domination de la gauche dans la région. Une gifle pour le Premier ministre socialiste.
Le parti Vox, prônant notamment une politique intransigeante face à l'immigration clandestine, fait son entrée au Parlement andalou en remportant 12 sièges (sur 109) lors d'élections régionales anticipées le 2 décembre – une première pour la – formation créée en 2013, qui ne disposait jusqu'alors d'aucun élu dans les Parlement régionaux du royaume.
Après dépouillement de plus de 99% des bulletins de vote, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) enregistre quant à lui le pire résultat de son bastion d'Andalousie, une région méridionale de 8,4 millions d'habitants. Il tombe de 47 à 33 sièges. Ceux obtenus par ses alliés de la gauche radicale ne lui suffiront pas pour parvenir à la majorité absolue de 55 sièges sur 109 et donc pour former un gouvernement.
Le PSOE dirige l'Andalousie, seul ou en coalition, depuis 1982 mais n'a pas réussi à faire reculer le chômage et a été éclaboussé par un vaste scandale dans lequel sont impliqués deux anciens présidents de la région et ayant donné lieu à un procès-fleuve qui approche de son dénouement.
La débâcle du PSOE en Andalousie est un camouflet pour Pedro Sanchez qui gouverne l'Espagne depuis six mois avec une minorité de 84 sièges sur 350 à la chambre des députés. Il devrait convoquer des élections législatives dans l'année qui vient, sans doute après les élections municipales, régionales et européennes de mai prochain.
Vers une union des droites au Parlement andalou ?
A droite, les conservateurs du Parti Populaire (PP) ont remporté 26 sièges en Andalousie, sept de moins qu'aux précédentes régionales en 2015, malgré tous les efforts de son nouveau chef Pablo Casado qui a succédé à l'ancien Premier ministre Mariano Rajoy cet été. En revanche le Parti libéral Ciudadanos (centre droit) bondit de neuf à 21 sièges mais sans parvenir à dépasser le PP.
Mathématiquement, en s'alliant à Vox, ces deux partis auraient une majorité de gouvernement avec 59 sièges. Aucun parti n'a exclu cette alliance sans précédent.
Vox : un parti s'opposant à l'immigration clandestine et à l'indépendance catalane
Vox a dépassé les prévisions des sondages qui le créditaient au mieux de cinq sièges. «Les Andalous ont fait l'histoire [...] et se sont débarrassés de 36 ans de régime socialiste», a lancé son chef Santiago Abascal, en célébrant son «triomphe».
Vox a fait campagne contre l'immigration illégale et pour l'interdiction des partis indépendantistes catalans. Il s'est joint à l'accusation dans le procès des indépendantistes accusés de «rébellion» pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne l'année dernière.
Il veut même supprimer l'autonomie des régions au nom des économies budgétaires et de la défense de l'unité de l'Espagne et demande l'abolition de la loi contre la violence machiste, estimant qu'elle va trop loin dans le «politiquement correct».
Il est à noter que l'Espagne est devenue cette année la première porte d'entrée des migrants en Europe devant l'Italie, qui a restreint l'accès de ses ports aux navires des ONG depuis l'arrivée au pouvoir de la coalition Ligue-Mouvement 5 Etoiles.