Le parti d’extrême droite, allié à Silvio Berlusconi, maintient son discours anti-monnaie européenne. Son chef a encore visé mercredi l’euro qu’il considère comme un dérivé du mark allemand. Il réaffirme sa volonté de sortir l’Italie de l’Union européenne.
Le chef de file de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, a affirmé mercredi que son parti préparait, en vue des élections législatives italiennes du 4 mars, la sortie de la zone euro, monnaie qu’il a qualifiée de « devise allemande » et qui selon lui nuit à l’économie de l’Italie.
« Il est clair pour tout le monde que l’euro est une erreur pour notre économie », a-t-il dit à des journalistes en marge d’un rassemblement à Florence dans le cadre de la campagne électorale.
Salvini a estimé que l’effondrement de l’euro n’était qu’une question de temps et qu’il préparait « une sortie de secours pour les Italiens ». « Nous n’avons pas d’euro dans nos poches, nous avons un mark allemand qu’ils appellent euro », a-t-il ajouté.
Un membre important d’une coalition de droite
La « Lega » s’est alliée au parti de Silvio Berlusconi, Forza Italia, et à un autre parti d’extrême droite, Frères d’Italie, en vue des élections législatives. Cette coalition est donnée en tête des sondages, mais ne devrait pas obtenir suffisamment de sièges pour disposer de la majorité.
Si la coalition remporte les élections, le parti ayant obtenu le plus de voix pourra désigner le futur président du Conseil, selon un accord conclu par Salvini et Berlusconi. Salvini a annoncé qu’il deviendrait président du Conseil en cas de victoire de la Ligue du Nord. Le « Cavaliere »ne peut lui pas se présenter en raison de sa condamnation pour fraude fiscale en 2013.
La Ligue du Nord est créditée d’environ 14 % des intentions de vote, soit deux points de moins que Forza Italia, dans les deux derniers sondages publiés cette semaine.
Sortir de Maastricht
Les deux partis ont signé en janvier un programme commun promettant « la fin de l’austérité »et « une révision des traités de l’UE », sans faire toutefois référence à un abandon éventuel de l’euro.
Berlusconi, soucieux de se présenter comme un partisan de l’Europe, a affirmé que l’Italie ne devait pas quitter la zone euro et promis qu’en cas de victoire de la droite, son pays respecterait les critères budgétaires de l’Union.
Dans son propre programme, dévoilé mardi, la Ligue du Nord affirme que l’Italie doit quitter l’UE à moins que les règles fiscales établies par le traité de Maastricht, socle de la création de la monnaie unique, ne soient supprimées.
« Nous voulons rester dans l’UE seulement si nous pouvons renégocier tous les traités qui limitent notre pleine souveraineté, en d’autres termes, revenir à la Communauté économique européenne antérieure au traité de Maastricht », est-il écrit dans le programme de la « Lega ».