Le Parti québécois considère plausible que Revenu Québec ait délibérément fait échouer une perquisition qui visait Marc Bibeau après avoir reçu une commande du gouvernement Couillard.
Notre Bureau d’enquête révélait mercredi matin qu’une juge a récemment annulé une perquisition menée en 2016 auprès de l’ex-argentier du Parti libéral du Québec Marc Bibeau en raison d’un vice de procédure.
Le Parti québécois croit cependant qu’il est légitime de se demander si Revenu Québec a commis une erreur intentionnellement pour répondre à une commande politique.
«Considérant qui est impliqué dans cette histoire-là, c’est sûr qu’on ne peut pas avoir autre chose que des doutes. [...] Est-ce qu’il y a eu influence politique? Je ne peux pas vous dire oui», a indiqué le député péquiste Alain Therrien, en entrevue à l’Agence QMI, mercredi.
«Que cet individu-là ait bénéficié d’une erreur de procédure de la part de Revenu Québec, je peux dire que ça soulève des doutes», a-t-il ajouté.
Enquête indépendante
Le PQ souhaite d’ailleurs que le gouvernement Couillard commande une enquête indépendante afin que «les gens soient convaincus que l’arrêt de ces démarches-là n’est pas provoqué par autre chose que par des erreurs de bonne foi de la part de Revenu Québec».
«La situation est délicate. C’est l’ancien argentier du Parti libéral, qui a fait la manchette a plus d’une reprise», a ajouté M. Therrien.
Malgré sa requête, le PQ a été incapable d’indiquer qui devrait mener cette enquête.
«C’est une bonne question. Faudrait s’arranger pour que cette enquête-là soit imperméable à toute influence politique. [...] C’est au gouvernement de suggérer des pistes qu’on saura considérer comme acceptables», s’est-il contenté de dire.
Mur de béton
Chez Revenu Québec, on assure qu’un «mur de béton» entoure les équipes qui sont responsables de mener les enquêtes.
«Je pense que c’est important de rassurer les gens, d’être très clair à l’effet qu’il n’y a aucune ingérence de quelque forme possible que ce soit dans nos dossiers d’enquête», a indiqué Stéphane Dion, directeur des relations publiques chez Revenu Québec.
«On a tous la responsabilité de préserver ce lien de confiance là [entre l’institution et la population] qui est primordial dans un système fiscal comme le nôtre», a-t-il ajouté.
M. Dion n’a pas précisé si le député de Sanguinet avait failli à cette responsabilité en émettant des doutes sur l’indépendance de l’organisation. «Les citoyens pourront juger, les élus pourront juger», a-t-il simplement indiqué.