Bloc québécois

Duceppe bien en selle

PQ - succession de Boisclair


Gilles Duceppe de retour à Ottawa
Moins de 48 heures après qu'il se fut retiré de la course à la direction du Parti québécois, Gilles Duceppe a été reconfirmé, lundi, dans ses fonctions de chef du Bloc québécois.
Accueilli par une ovation de ses députés, le chef souverainiste, visiblement ému, a circulé parmi la députation bloquiste en distribuant poignées de main et accolades avant de prendre la parole.
« Ce matin, je veux vous parler à coeur ouvert. Mais ça, on va le faire tout seul malheureusement. J'ai des choses à vous dire », a-t-il commencé par dire, avant que les journalistes ne se retirent.
La discussion qui s'est ensuivie s'est déroulée derrière des portes closes, mais les commentaires faits par les députés bloquistes qui arrivaient pour la réunion ne laissaient planer aucun doute sur l'issue du vote de confiance.
« On dit souvent qu'on juge les grands hommes par les actions. Je pense que M. Duceppe, en choisissant la cause, a démontré qu'il en était un grand », a soutenu la députée Caroline Saint-Hilaire, qui résumait ainsi les dires de plusieurs de ses collègues.
Anticipant l'issue de la rencontre, son collègue Bernard Bigras avait lancé: « C'est un message important. Les députés du Bloc actuellement représentent une majorité de la population québécoise, et il n'y a pas un Denis Coderre qui va pouvoir passer au travers de Gilles Duceppe si ses députés sont derrière lui. »
Mea culpa
Gilles Duceppe a levé les yeux au ciel en se demandant comment il avait pu commettre une telle erreur.
Au terme de la réunion du caucus, les bloquistes y sont allés d'une démonstration d'unité en se tenant debout derrière leur chef, lors d'un premier point de presse organisé par Gilles Duceppe depuis qu'il avait déclaré, mercredi dernier, qu'il réfléchissait à son avenir.
Sourire crispé et traits tirés, M. Duceppe a commencé par dire que la réunion avait donné lieu à de « très bons échanges » et qu'il y avait eu « beaucoup d'amour ». Il a ensuite déclaré qu'il assumait pleinement son « erreur » de vendredi dernier, quand il a annoncé par voie de communiqué qu'il briguait la direction du PQ.
Il a ensuite assuré qu'il avait toujours le goût de poursuivre son travail à Ottawa. « La question, a-t-il dit, n'était pas de savoir si j'avais envie de poursuivre le travail à Ottawa ou à Québec, mais comment mieux contribuer à la souveraineté. »
- « Avec Pauline, ce ne sera pas un duel, mais un duo. Pour la promotion de la souveraineté, pour la défense des intérêts du Québec ici, à Ottawa, et avec le PQ pour la gouvernance du Québec, pour travailler également au repositionnement du mouvement souverainiste. »

Gilles Duceppe
Le chef du Bloc québécois soutient que l'allocution prononcée dimanche par Pauline Marois correspondait « exactement » à sa vision des choses. « On est vraiment sur la même longueur d'onde et on travaillera main dans la main », a-t-il affirmé.
M. Duceppe a ensuite donné quelques explications sur ce qui s'était passé la semaine dernière.
- « Vendredi matin, j'étais plutôt décidé à ne pas y aller. Mais j'ai été obnubilé par une question, un argument - souvent porté par les adversaires et également par les commentateurs: "il n'y a pas été en 2005, il n'y va pas encore..." »
Gilles Duceppe
« Et s'il y a une résolution que j'ai prise au caucus - et je l'ai dit à mes gens - c'est de ne plus jamais relever de défis contre mes émotions. Je me suis dit: on arrête de regarder les conditions objectives [...], j'y vais. C'est une erreur! » Levant les yeux au ciel, Gilles Duceppe s'est alors exclamé:
- « Comment moi, qui suis si méthodique, ai pu faire une erreur de même? Je ne le sais pas. »
Gilles Duceppe

Gilles Duceppe a été ovationné à son arrivée à la réunion du caucus.
Le politicien de 59 ans a alors cité le député Makka Kotto en disant: « Ce n'est pas à la hauteur dont un homme tombe qu'on le juge, mais à la vitesse à laquelle il se relève. » Il a conclu en disant: « Je ne voulais pas persister dans l'erreur. »
Sur une note plus personnelle, Gilles Duceppe a ajouté qu'il ne prendrait plus jamais de décision sans qu'il en ait discuté face à face avec sa femme, Yolande.
M. Duceppe affirme qu'il mènera le Bloc québécois à la prochaine élection fédérale dans la mesure où les membres du parti lui réitèrent à leur tour leur confiance lors du conseil général d'octobre prochain et lors du congrès du parti, prévu en 2008.


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