J'aimerais réagir au franc-parler qui cloche de Richard Martineau paru
dans cet organe de divertissement nommé Le Journal de Montréal le 8 mai
2007, titré «Lettre aux péquistes».
J'aimerais aborder, en premier lieu, la conclusion de son texte où
l'illustre franc-tireur nous explique, avec cette limpidité, voire cette
simplicité, que de blâmer son chef, c'est la solution facile pour les
péquistes.
Quelques petites questions M. Martineau. D'habitude, le chef d'un parti
qui perd une élection se voit remplacé par quelqu'un d'autre, rien de plus
normal et de banal. Ça se fait partout. Vous devriez comprendre ça?
Pourquoi est-ce que ce serait spécial pour M. Boisclair? Est-ce qu'il
devrait être récompensé pour cette défaite?
Maintenant, observez la rigueur d'analyse déployée par M. Martineau dans
cet extrait suivant: «Vous me faites penser à un gars qui lâche sa nouvelle
blonde juste parce qu'elle ne plaisait pas à ses amis. Il trouve que c'est
la plus belle femme au monde, il veut l'épouser et lui faire un enfant,
mais quand il voit le regard de déception sur le visage de ses potes, il se
retourne et lui donne son quatre pour cent. Bravo pour la loyauté.»
Quelle comparaison futile et superficielle???
S'cusez, M. Martineau, vous êtes peut-être sans savoir que M. Boisclair a
fait subir à son parti sa pire défaite électorale depuis 1976 et qu'en tant
que chef de ce parti, il l'aurait voulu à son image, le parti d'un seul
homme, comme son mentor Lucien Bouchard et René Lévesque avant lui. On
aurait dû le nommer le chef du PQ à vie?
C'est simple, M. Boisclair n'a tout simplement pas l'entregent nécessaire
et il n'a pas fait le poids contre Mario Dumont, ce dernier disposant de
son propre parti conçu par et pour lui-même, cet ADQ qu'il contrôle comme
un régent.
Par ailleurs, M. Martineau se plaint des psychodrames à répétition du PQ
et la fâcheuse tendance des péquistes à laver leur linge sale en public.
Doit-on rappeller à M. Martineau que, dimanche dernier, M. Boisclair a
fait toute une séance de lavage de linge sale en public à l'émission «Les
coulisses du pouvoir» de la SRC?
M. Boisclair a finalement démissionné aujourd'hui. La vie continue.
Contrairement au parti Libéral, qui est le parti des anglos et de leurs
valets ainsi que de l'argent sale, le parti Québécois est le seul parti
important au Québec à être doté de structures démocratiques où les membres
peuvent, occasionnellement, influer ou exercer un certain contrôle sur leur
direction.
Le MSA et le PQ de M. Lévesque ont été créés avec le soutien de leurs
divers militants afin que le Québec accède à la souveraineté ou devienne un
pays. Ceci s'est fait au-delà des considérations politiques des tendances
de gauche ou de droite, c'était un parti centriste. Quarante ans plus
tard, le pays est toujours à faire et le PQ est devenu un parti contrôlé
par certains courants néolibéraux ou néoconservateurs provincialistes, un
parti doté d'un leadership qui ne veut plus faire l'effort de faire la
démonstration si évidente de la nécessité d'un Québec indépendant.
M. Martineau nous dit qu'il ne sait plus, même que selon lui le PQ ne sait
plus s'il est pour l'indépendance, la souveraineté, la séparation,
l'autonomie, les conditions gagnantes, le fédéralisme renouvelé, le beau
risque, la souveraineté-association, l'élection référendaire ou le bon
gouvernement???
Il me semble que M. Martineau n'avait pas ce genre d'hésitation ou de
confusion dans les textes qu'il écrivait pour le journal Voir voilà plus de
dix ans.
M. Martineau, comme son ami M. Dutrizac, reprennent souvent le message
d'un passionné trou du cul nommé Réjean Breton, dit le Prof Breton, à
savoir que la gauche syndicaliste, c'est méprisable. Que cette gauche n'a
pas sa place au PQ, ni ailleurs au Québec quant à ça. Cette gauche
devrait, logiquement, aller à Québec solidaire.
Petite question M. Martineau, est-ce que l'objectif premier de Québec
Solidaire c'est de faire l'indépendance du Québec?
Si c'était le cas, j'en serais un membre.
Daniel Sénéchal
Montréal
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