Vingt-six pays africains de la moitié orientale du continent, de l'Égypte à l'Afrique du Sud, signent ce mercredi un traité de libre-échange visant à faciliter la circulation des biens et des marchandises dans ces régions.
Les dirigeants de 26 pays d'Afrique de l'Est et du Sud* réunis à Charm el-Cheikh, en Égypte, doivent signer, mercredi 10 juin, un traité de libre-échange qui doit faciliter la circulation des biens et des marchandises dans la moitié orientale du continent.
L'ensemble regroupera les pays du Marché commun des États d'Afrique australe et de l'Est (Comesa), de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), soit plus de 625 millions d'habitants et plus de 1 000 milliards de dollars de PIB (900 milliards d'euros).
Du Cap au Caire, ce marché commun, appelé Zone tripartite de libre-échange (TFTA), englobera donc l'Afrique du Sud et l'Égypte, les deux économies les plus développées du continent, ainsi que des pays dynamiques comme l'Éthiopie, l'Angola, le Mozambique et le Kenya. Premier PIB d'Afrique, grâce au pétrole notamment, le Nigeria n’est pas concerné par cette intégration puisqu’il n’appartient à aucune des trois communautés économiques qui se fédèrent.
Depuis dimanche, des hauts responsables des 26 pays étaient réunis à Charm el-Cheikh pour apporter la touche finale au traité, discutant de questions épineuses ayant trait à la gestion des litiges commerciaux et la protection des petits producteurs. "La TFTA sera officiellement lancée" mercredi, a indiqué à l'AFP le ministre égyptien de l'Industrie et du Commerce, Mounir Fakhri Abdel Nour. Nous terminons les formalités. Le texte du traité est prêt."
Il faudra toutefois attendre plusieurs mois avant que ne se concrétise véritablement la Tripartite (Comesa, EAC et SADC). Le calendrier "de démantèlement des barrières douanières" n'a pas encore été établi, a ainsi averti Mounir Fakhri Abdel Nour, alors que, pour entrer en vigueur, le traité devra être ratifié dans les deux ans par les parlements des 26 pays concernés.
Un "désépaississement" des frontières
"L'objectif final est de permettre une circulation facile des marchandises entre les pays, sans taxes", a indiqué Peter Kiguta, directeur général de l'EAC. En des termes plus prosaïques, un fabricant de stylos ou de produits électroménagers basé dans la TFTA doit pouvoir vendre facilement ses produits dans un autre pays de la zone, a-t-il expliqué.
De fait, seuls 12 % environ des échanges commerciaux en Afrique ont lieu entre pays du continent, contre 55 % en Asie et 70 % en Europe. C'est la conséquence de ce que les économistes appellent "l'épaisseur" des frontières. Elle se mesure au nombre de documents qu'il faut produire pour l'importation et l'exportation : sept à huit papiers de douane en moyenne en Afrique, contre quatre ou cinq en Europe. Et cela tient compte aussi de délais et coûts de franchissement des frontières.
La Tripartite doit ainsi fournir un mécanisme pour identifier les obstacles non tarifaires au commerce et les éliminer. Le traité a également pour objectif d'augmenter la part de l'Afrique dans les échanges commerciaux à l'international - qui s'élève actuellement à 2 % - en développant les industries nationales.
"C'est un message fort, montrant que l'Afrique travaille à son intégration économique, et à créer un environnement favorable au commerce et à l'investissement", s'était félicité la semaine dernière le gouvernement sud-africain.
Avec AFP
*Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Comores, RD Congo, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Lesotho, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Ouganda, Zambie, Zimbabwe.
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