Bernard Drainville souhaite que le Québec devienne le fer de lance d’un mouvement de boycottage contre l’Arabie saoudite, à l’instar du rôle qu’il a joué dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
« On sait que les Saoudiens financent l’extrémisme, un fondamentalisme violent, très radical », a souligné le candidat à la chefferie du Parti québécois. « On ne peut pas nier le fait — et ça, c’est amplement démontré — que l’Arabie saoudite exporte le wahhabisme. L’Arabie saoudite finance à coups de centaines de millions, sinon de milliards […] la promotion d’une version très extrémiste et radicale de l’islam. » Selon lui, le sort réservé au blogueur Raif Badawi, condamné à 1000 coups de fouet, témoigne du caractère inacceptable du régime saoudien.
Bernard Drainville, qui dévoilait jeudi sa nouvelle charte de la laïcité qu’il a qualifiée de « plus consensuelle », a rappelé que dans les années 80, Brian Mulroney, alors premier ministre du Canada, René Lévesque et même le maire de Montréal, Jean Doré, avaient mené la charge contre le régime raciste d’Afrique du Sud. « Il faut se demander, comme société occidentale, si le temps n’est pas venu d’appliquer des sanctions contre le régime d’Arabie saoudite et même d’envisager éventuellement un boycottage sur le modèle de celui d’Afrique du Sud. »
Le premier ministre Philippe Couillard doit s’engager dans ce combat. « M. Couillard connaît bien la réalité de l’Arabie saoudite. Je pense qu’il est particulièrement bien placé pour savoir que ce régime brime les droits des femmes […] des homosexuels et qu’il n’y a pas de liberté d’expression », a affirmé le candidat.
Bernard Drainville blâme le gouvernement Couillard qui, invoquant les attentats à Paris, a reporté le dépôt de son projet de loi sur la neutralité religieuse de l’État et la lutte contre l’intégrisme. « C’est donner raison aux intégristes », juge-t-il.
La nouvelle mouture de la charte qu’il a présentée prévoit que les employés de l’État actuels jouiraient d’un droit acquis ; seuls les nouveaux employés seraient visés par l’interdiction de porter des signes religieux ostensibles.
Comme la charte des valeurs antérieure, l’interdiction serait étendue à tout le personnel de la fonction publique, des écoles et des hôpitaux, ainsi qu’à celui des centres de la petite enfance et des garderies subventionnées. En revanche, les universités, les cégeps et les municipalités pourraient décider de leur propre politique. Les hôpitaux dont l’origine est religieuse — c’est le cas de l’Hôpital juif de Montréal — n’auraient pas à se soumettre à l’interdiction.
Le crucifix devrait être retiré du Salon bleu pour se retrouver ailleurs au parlement, propose-t-il, une décision qui revient toutefois aux élus. Il reprend la proposition de Fatima Houda-Pepin de créer un observatoire sur l’intégrisme religieux et les crimes d’honneur. Il promet de créer une ligne « 1 800 » pour les dénonciations et une équipe d’intervention formée de policiers et d’agents de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
ARABIE SAOUDITE
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