Disparaissons absurdement

La lopp de Gatineau

Tribune libre

Texte en réponse à celui de M. Bernard Desgagné, Disparaissons fièrement: La Gatineau Loppet : un cas de sabotage linguistique par l’État québécois
J'aimerais en premier lieu, malgré ma critique légèrement acerbe, exprimer mon admiration à l'égard de Bernard Desgagné dans sa lutte pour le respect de la langue française, pour ne pas dire de la syntaxe française, au Québec. Ça va de soi, si la majorité des Québécoises et des Québécois avaient autant à coeur le respect de la langue française au Québec, ainsi que de sa survivance, nous n'aurions peut-être pas besoin de loi 101 ou encore de Charte de la langue française.
Monsieur Desgagné, ce combat pour une syntaxe française pour le nom d’un événement international, vous en conviendrez, demeure le combat des linguistes, à la limite des intellectuels. La réalité est que la grande majorité de la population ne se rend probablement pas compte de la différence entre Gatineau loppet et loppet de Gatineau, surtout qu’elle ne se rappelle pas ce que signifie «syntaxe».
Dans les deux cas, personnellement, avant d’apprendre le suédois, je n’avais jamais entendu parlé du mot loppet. Et sérieusement, pour moi, loppet, sans savoir ce que ça signifie en suédois, j’aurais pensé à un festival gay.
Définition de lopette : familier] Homosexuel. Homme faible, sans caractère, sans volonté. [source
En fait, dans un français davantage approprié, il faudrait dire «La lopp de Gatineau» car loppet est lopp qui veut dire course, et le «et» à la fin est le déterminant «ett».
En suédois, il y a les substantifs «ett» et «en». Lopp est un mot «ett», donc on dit loppet. Si on écrit loppet ça signifie «la course» et si on écrit ett lopp ça se traduit par «une course».
Par conséquent, je vais me battre à vos côtés, mais pour «La lopp de Gatineau». Autrement, on ne respecte pas la grammaire du terme emprunté, ce qui est aussi un non respect de la langue suédoise. Je suis pour préserver le terme suédois, et je justifie l’utilisation du féminin car «course» en français est féminin.
Tant qu’à être puriste, aussi bien l’être jusqu’au bout, non ? En fait, pourquoi ne pas appeler cet événement «Le défi de ski de fond de Gatineau»?
Ne voyez-vous pas toute l’absurdité ? C’est en quelque sorte materner les Québécoises et les Québécois. C’est quoi la différence réelle pour un prisonnier dans une cellule avec une fenêtre qui donne sur la cour de la prison ou un prisonnier dans une cellule avec un écran plasma en lieu et place de la fenêtre, et sur cet écran plasma, ce sont de beaux paysages pittoresques qui défilent en boucle ?
Et oui, la loi 101, la police de la langue, et tous ces autres outils pour préserver la culture québécoise artificiellement sans la passion dans la population, je ne suis pas contre, cet écran plasma avec un écran de veille enchanteur et sécurisant, mais à un certain moment, s’il n’y avait plus d’écran plasma et que les prisonniers pouvaient vraiment voir la cour de la prison, oh combien c’est terne, peut-être qu’ils tenteraient de s’évader. Et si sur cet écran plasma on y projetait une partie de hockey... Go Habs Go No, the habitants don't want to escape!
Personnellement, je crois que si un prisonnier est trop stupide pour s'évader lorsque la porte est ouverte, il ne mérite pas la liberté. Le Québec a eu la porte ouverte à deux reprises, et depuis 2003, on a élu le PLQ trois fois. Donc, la Charte de la langue française et la loi 101 en 2009, il est légitime de se demander si ça n'a pas l'effet opposé à celui souhaité.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2009

    Suite
    L’indépendance du Québec : un projet rassembleur-André Rousseau-2009 06 03
    M. Rousseau lui nous dit ce qu'il veut... voulez-vous ce qu'il veut ? Voulez-vous de plus autre chose ? Qu'est-ce que vous le voulez pas ? Pour ma part j'ai réagi à ses propositions.
    Il nous faut savoir personnellement et collectivement ce que nous voulons...
    Cela en mettant de côté pour un instant, tout ce qui pourrait contredire votre volonté. Après il sera toujours temps de discuter comment faire pour matérialiser cette volonté, et nous entendre sur ce qui nous voulons et sur les moyens pour que cette VOLONTÉ en ACTE comme le dit M. Sauvé, produise les effets escomptés.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2009

    @ M. Sylvain Racine
    Moi aussi je serais en faveur d'un système électoral proportionnel. Mais d'ici à ce que cela survienne, nous pouvons déjà agir de manière à lui attribuer une forme de proportionnalité. En étant inventif, comme nous l'avons été pour nous adapter avec le concours des Premières nations à l'hiver si rude ici. Comme nous l'avons fait même dépouillé de tout pouvoir sous la botte impériale britannique, parvenant à faire mentir son Histoire conquérante qui nous destinait « peuple sans Histoire et sans culture » à l'assimilation au peuple si brillant et civilisé, cela par la bouche de la fine fleur de cette nation...
    Bien sûr que la proportionnelle permettrait ce que je propose de faire sans la proportionnelle.
    « Le front commun est bien beau en théorie, mais je ne vois pas comment le réaliser en pratique sans la participation active des partis politiques souverainiste. »
    ET, bien sûr aussi que ce projet de GOUVERNEMENT de COALITION SOUVERAINISTE, ne peut voir le jour que si nous nous entendons d'abord sur un PROGRAMME COMMUN de SOUVERAINETÉ.
    Je prétends à tort ou à raison que celui-là doit émaner du peuple, être le fruit de la discussion à tenir sur les différentes avenue proposées ou à mettre sur la table par les différentes composantes de la mouvance souverainistes afin d'ici 15 mois de nous entendre sur l'essentiel.
    Bien sûr que les partis politiques doivent endosser tel PROGRAMME COMMUN de SOUVERAINETÉ.
    ET, je prétends à tort ou à raison que cela commence ici, et maintenant. À commencer pas savoir ce que nous voulons, et quand nous le savons, à commencer par le dire. Savez-vous ce que vous voulez ? Voulez vous telle UNION souverainiste ? Dites-le quand vous le saurez ? Les autres sauront que vous savez ce que vous voulez. Y compris les partis politiques. S'ils nous entendent dire ce que nous voulons, si nous sommes nombreux à dire ce que nous voulons, si nous pouvons après discussion nous entendre sur ce que nous voulons, si nous disons que nous nous sommes entendus et que nous savons ce que nous voulons, si nous le disons, si nous sommes très nombreux à le dire, je ne vois pas pourquoi les partis politiques souverainistes n'emboîteraient pas le pas. C'est à nous, à chacun de nous de dire ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas. À commencer par vous. Quels seraient d'après vous les termes d'un tel PROGRAMME COMMUN de SOUVERAINETÉ capable sur l'essentiel d'emporter et l'adhésion de toutes les composantes de la mouvance souverainiste dont celle des partis politiques souverainistes, et celle de tout un peuple ?
    Nous savons que vous voulez la proportionnelle, quoi d'autre ? Et en attendant la proportionnelle, en attendant un gouvernement qui en fasse un article de son Programme politique, en attendant que l'unanimité se fasse à l'Assemblée nationale, ne pouvons-nous pas convenir de faire comme si... ? Ne pouvons-nous pas agir, sans attendre ?
    En pratique donc cela commence par savoir ce qu'on veut, ensuite il faut le dire, ensuite il faut en discuter, ensuite il faut emporter l'adhésion d'une large majorité, ici, là, maintenant, dans Vigile, ensuite ailleurs dans toutes les composantes de la mouvance souverainiste... et ainsi de suite et cela commence par vous, par nous...
    Je répète qu'est-ce que vous voulez vous, et qui pourrait emporter l'adhésion du plus grand nombre à ce que vous voulez. Dites-le ! Voulez-vous l'UNION souverainistes ? Voulez-vous un programme commun ? Quel pourraient d'après vous en être les termes ?
    Voir :
    L’indépendance du Québec : un projet rassembleur-André Rousseau-2009 06 03
    Suite ici-bas

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2009

    M. Archambault,
    vous continuez ma métaphore à merveille. Si ça se trouve, on va la filer. Comme vous le dites, il est vrai qu'il faut plutôt regarder vers la porte et cesser d'être en isolement. Alors, puisqu'il faut que toute la mouvance souverainiste s'entende entre-elle, c'est peut-être dans la cafétéria qu'elle pourrait se retrouver et constater ensemble à quel point ce qui y est servi est fade.
    Personnellement, je le répète ici, je crois en quelques solutions, dont la réforme du mode de scrutin afin qu'on n'ait la proportionnelle au vote. Si on a un système réellement proportionnel, il n'y a aucune raison que ce ne soit pas une coalition souverainiste qui prenne par la suite le pouvoir, en autant qu'il n'y ait pas de bagarre dans la cafétéria que que plusieurs soient renvoyés en isolement.
    La population n'a plus confiance au système. Pour le citoyen moyen, je crois qu'il est satisfait présentement dans sa cellule et son écran plasma. Ce dont il ne se peut plus, c'est à mon avis de faire face à la déception, au statu quo, à la trahison, aux mensonges, autant du PLQ que du PQ, etc. S'évader n'est pas la chose la plus aisée. On doit considérer le risque de se faire prendre en flagrant délit. En 1995, on a tenté de s'évader, et par la suite, l'État canadiennisateur, comme vous le dites, a renforcé la sécurité et multiplié les moyens de dissuasion.
    Ce qu'offre le PQ et l'ADQ maintenant, c'est la chance de choisir ses heures de visite ou encore de choisir le menu de la cafétéria carcérale. Pour le reste, ça demeure une prison, et tant et aussi longtemps que l'on va avoir un écran artificiel qui camoufle l'extérieur, qui embelli la vie du prisonnier, ce dernier ne voudra pas sortir.
    Concernant "les tireurs embusqués" qui nous menacent, ils sont selon moi armés que d'un doigt camouflé sous leur uniforme. La peur du prisonnier, une fois à l'extérieur, c'est de ne pas pouvoir se trouver du travail et d'avoir de la difficulté à se faire accepter dans son nouvel environnement. Ainsi, lorsque les fédéralistes utilisent la peur économique et effraient la population en leur disant qu'elle va perdre sa pension de vieillesse au fédéral, c'est une stratégie qui fonctionne.
    En attendant, le Québec ne développe pas tout son potentiel dans le milieu du développement durable et à Ottawa on vient d'offrir 10 milliards$ à GM. Les Québécoises et Québécois, déjà qu'ils ont perdu 40 milliards à la Caisse de dépôt dernièrement, viennent de financer une industrie automobile moribonde en Ontario. Voilà à mon avis un exemple très évocateur de la différence entre le le Québec et le ROC. Ottawa n'est pas venu à la rescousse de l'industire forestière au Québec.
    Le front commun est bien beau en théorie, mais je ne vois pas comment le réaliser en pratique sans la participation active des partis politiques souverainiste.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juin 2009

    Vous trouverez, au bas de mon article «Disparaissons fièrement», un commentaire de ma part donnant des explications sur la graphie du mot «loppet» et des autres emprunts aux langues étrangères qui enrichissent le français. Les emprunts ne sont pas soumis aux règles orthographiques de la langue d'origine.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juin 2009

    Nous reste à faire l'UNION souverainiste qu'il nous faut pour concevoir, discuter et adopter un PROGRAMME COMMUN de SOUVERAINETÉ appuyé par toutes les composantes politiques et citoyennes de la mouvance souverainiste.
    L'esclavage n'a pas été invalidé par des évasions. Il a été invalidé par la LOI du peuple souverain contre la LOI d'une Monarchie impériale de droit divin. Nous devons invalider démocratiquement cette LOI de l'État canadian qui n'est pas le nôtre puisqu'il n'émane pas nommément des voix libres du peuple souverain du Québec. Nous devons l'invalider nommément pour rétablir la réciprocité qui nous fera fonder l'État valide et légitime du peuple démocratique et souverain du Québec.
    Le deuil de la défaite fait, nous reste à faire l'UNION de nos forces qui nous manque. Nous avons 15 mois pour le faire. Quelle seraient d'après vous les termes de ce PROGRAMME COMMUN de SOUVERAINETÉ capable d'être endossé par toutes les composantes de la mouvance souverainiste et capable d'emporter l'adhésion de tout un peuple seul et unique valide fondateur d'un État démocratique ?
    Quant à la langue française et sa syntaxe, qu'il y ait un décalage entre la langue savante et la langue du peuple, par trop anglaise certes, à chaque fois que nous posons un geste pour la protéger, c'est le peuple qui gagne. Il s'exprime en français beaucoup plus et beaucoup mieux qu'avant le remplacement du cours classique par la réforme de l'éducation à la faveur de la Révolution tranquille, où seule l'élite avait droit de publication et de parole, en chaire comme en cour ou aux Parlements.
    Fenêtre sur cour ou écran virtuel, c'est vers la porte ouverte de notre prison que nous devons diriger nos regards. Cette porte grande ouverte qui fonde l'État et sa LOI qui nous emprisonne sur rien d'autre que l'abstinence d'en référer aux voix du peuple. Cette abstinence commune au canadianisateurs et au souverainisme étatique historique qui a subordonné notre affranchissement à la fondation de l'État souverain du Québec, est ce qu'il nous faut détruire pour désarmer les tireurs embusqué qui nous menacent. Leur seule arme, c'est la falsificatrice légitimité canadianisatrice. Nommément privés de légitimité leur légalité s'effondre aux yeux du monde. Un État ne peut indéfiniment s'imposer de force contre la libre volonté d'un peuple. Cette volonté si elle a du mal à se dire majoritairement pour fonder l'État souverain que ce peuple désire, elle peut par contre se dire majoritairement contre l'État actuel du Canada du statu quo de blocage répudié par ce peuple des souverainistes aux fédéralistes-rénovateurs, en passant pas les autonomistes.
    La porte est ouverte en effet, et c'est celle-là qu'il nous faut emprunter pour que notre prison ne soit plus ce qui nous tient lieu de maison. Il n'en tient qu'à nous souverainistes de nous bien préparer pour la très prochaine et décisive élection d'une majorité forte du Bloc à Ottawa qui ouvrira la porte d'une élection décisionnelle à Québec pour mettre en place un GOUVERNEMENT de COALITION SOUVERAINISTE sur la base d'un PROGRAMME COMMUN de SOUVERAINETÉ à concevoir, discuter et adopter maintenant, d'ici 15 mois. Le temps presse.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juin 2009

    M. Racine
    Vous écrivez :
    « Personnellement, je crois que si un prisonnier est trop stupide pour s’évader lorsque la porte est ouverte, il ne mérite pas la liberté. Le Québec a eu la porte ouverte à deux reprises, et depuis 2003, on a élu le PLQ trois fois. »
    Tout dépend ! Si la porte est ouverte mais que les tireurs en embuscade guettent, je ne suis pas sûr que c'est stupide de ne pas s'évader... Et, les tireurs guettent. Comme ils guettaient si un esclave noir avait le malheur de s'affranchir de lui-même. La menace suffisait bien souvent. Et nous, on ne se prive pas de nous écraser en proférant des menaces de représailles économiques, politiques, sociétales et culturelles si nous avions le malheur de nous affranchir.
    Ce n'est pas stupide dans ces conditions de reprendre des forces cependant qu'on faisait le deuil d'une tentative d'évasion contrée par le chantage de l'amour infini, les manoeuvres commanditaires des héritiers de Pierre Elliott Trudeau, ce démocrate qui a par l'autorité impériale de cet avatar d'un Empire monarchique de droit divin dont il s'est paré n'a jamais appelé le peuple à démocratiquement valider son coup de force. Et pour cause, il aurait été répudié.
    Ce n'est peut-être pas ce que nous voulons, mais ce n'est pas pour autant stupide, d'autant qu'en grande partie l'élection de Jean Charest a été favorisé par notre propre division ou démission.
    Mais depuis que le dernier héritier de la dynastie du « French power » a été expulsé du saint des saints canadian, les choses ont changées. Il a fait long feu. Les Conservateurs de la ART-Peur ayant remisé leur carotte pour faire place à un activisme affairiste d'une minorité canadianisatrice jusqu'auboutiste, viennent d'essuyer défaite sur défaite, leur outrancière canadianisation du 400e a fait elle aussi long feu : leur invité de marque supposé « faire de la place aux deux peuples fondateurs ( de Québec !? ) : la France et le Royaume-Uni », a brandi le seul drapeau du Québec, Champlain premier Gouverneur général du Canada est la risée de tout un peuple, et tout cela a provoqué un haut le coeur général qui n'a pu que provoquer une réplique de même intensité.
    - Une mobilisation sans précédent des artistes a assuré la défaite de la ART-Peur face à un Bloc québécois pourtant promis à la défaite devant des Conservateurs appuyés par les propagandistes canadianisateurs ;
    - Un tollé général a provoqué la retraite de la CCBN dans l'affaire d'un 250e supposé être comme le 400e canadianisé sans problème ;
    - Un Sarkozy conscrit pour enfoncer les souverainistes a contrit été contraint d'écrire à nos chefs, d'égal à égal, de chefs d'État à chefs d'État en quelque sorte pour leur dire que leur combat avait bel et bien droit de Cité ;
    Le mur. Le Canada a foncé sur un mur. Le mur de notre inexpugnable dignité de peuple souverain qui refuse d'adhérer au Canada de la contrainte imposée de force et d'autorité à Québec depuis les lendemains du 13 septembre 1759.
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