Dire non au pétrole

Pourquoi alors perdre son temps (et sa crédibilité environnementale) à chercher du pétrole au monde des bélugas?

Un Québec riche en pétrole serait-il plus favorable à l'indépendance? Les fédéralistes, maquillés en environnementalistes, semblent le redouter...


Le Québec se targue d'être le champion de l'énergie propre grâce à l'hydroélectricité. Depuis que le monde est préoccupé par les émissions de gaz à effet de serre, les Québécois n'ont pas manqué de regarder de haut les Albertains qui, à nos yeux, se vautrent dans la richesse acquise en exploitant les très polluants sables bitumineux.
Pourtant, le Québec reste très tenté, pour ne pas dire fasciné, par la possibilité qu'on trouve un jour ici des gisements de gaz naturel et de pétrole.
Lundi dernier, la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, a annoncé la tenue de quatre évaluations environnementales stratégiques (EES) devant préparer le terrain à d'éventuels travaux d'exploration et d'exploitation des richesses en hydrocarbures dans l'estuaire et le golfe du fleuve Saint-Laurent. Les EES permettront de consulter les populations concernées et de recueillir toutes les données pertinentes sur le milieu marin et sur les effets environnementaux, sociaux et économiques de tels travaux.
La mise en valeur des ressources pétrolières et gazières, soutient le document publié par la ministre, est «une des priorités d'action pour les années à venir.»
Espérons que ces évaluations préliminaires permettront d'aborder cette délicate question avec toute la prudence qui s'impose. L'estuaire et le golfe sont des milieux particulièrement riches et fragiles. Il ne faudrait pas entreprendre d'activités dans ces milieux à moins d'être certain qu'ils ne mettent pas en péril la faune aquatique, en particulier les mammifères marins. Les baleines seraient particulièrement sensibles au bruit généré par les levés sismiques utilisés pour l'exploration sous-marine.
Nous ne sommes pas opposés à ce que le Québec exploite son potentiel gazier, si celui-ci existe. Il y aurait un gisement important dans les basses terres du Saint-Laurent, dans une formation rocheuse qu'on appelle les schistes de l'Utica; tant mieux si les réserves espérées se matérialisent.
Nous sommes beaucoup plus sceptiques en ce qui a trait à l'exploration et l'exploitation dans le Saint-Laurent. Surtout quand il s'agit de pétrole.
Au moment même où l'industrie du transport semble en voie de faire sa révolution verte, ne serait-il pas extraordinairement contradictoire que le pays de l'or bleu se tourne vers l'or noir? Dans son plan stratégique déposé la semaine dernière, Hydro-Québec explique à quel point elle mise sur le passage à l'électricité des transports collectifs et de l'industrie automobile.
«Cette évolution, souhaitable sur le plan de la sécurité énergétique et nécessaire sur le plan de la réduction des gaz à effet de serre, est maintenant en marche», affirme HQ. Si cette évolution (en réalité, c'est une révolution!) se concrétise, le Québec devrait en tirer des bénéfices considérables. Pourquoi alors perdre son temps (et sa crédibilité environnementale) à chercher du pétrole au monde des bélugas?
Tout en s'intéressant avec prudence au gaz naturel, qui émet beaucoup moins de gaz à effet de serre que le charbon et le pétrole, le gouvernement du Québec devrait officiellement faire une croix sur l'exploration pétrolière.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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