Pour paraphraser une certaine Oriana Fallaci (dont je ne partage pas les thèses islamophobes abracadabrantes …), il y a au Québec et au “Canada” néobritannique deux sortes de racistes : les racistes … et les “antiracistes” !
Une approche scientifique du racisme
Dans une perspective scientifique, le racisme est le fait de classer les êtres humains selon des catégories physiques, à partir de caractéristiques réelles ou imaginaires. Dans le prolongement de cette opération de base classificatrice, qui représente l’élément fondateur du racisme, plusieurs opérations secondaires sont possibles. Dans certains cas, la classification raciste va même jusqu’à nier le caractère sacré d’humanité à des groupes ainsi racialisés : lorsque des Irlandais fuyant la famine et les épidémies sont arrivés aux États-Unis, les racistes locaux se sont opposés à leur accueil en les qualifiant de « singes roux ». Le racisme, en tant que catégorisation, peut aboutir à des crimes contre l’humanité, lorsqu’il devient le prétexte et l’idéologie fondatrice d’une entreprise génocidaire, comme dans le cas du nazisme et du sionisme. Le racisme a également été le fondement idéologique des entreprises colonialistes, et de diverses formes d’oppression sociale ou nationale : mentionnons le racisme des conquérants britanniques contre la nation canadienne (c’est à dire française d’Amérique), ou la tendance des intellectuels à la solde de la bourgeoisie à racialiser une classe ouvrière que l’on définissait aussi comme « classe criminelle ».
L’instrumentalisation idéologique du “racisme”
Par ailleurs, après que le racisme ait été discrédité dans ses fondements, suite aux entreprises génocidaires nazie et sioniste, et que les sciences humaines et les sciences de la nature en aient fait une critique épistémologique adéquate, les termes de « racisme » et de « raciste », devenus péjoratifs, ont été utilisés abondamment comme arme polémique, sans égard à leur signification. Ainsi, la nation québécoise a été systématiquement stigmatisée en tant qu’entité sociale « raciste » par les dominateurs néobritanniques, tout particulièrement lorsqu’un refus effectif de l’oppression nationale s’est manifesté (cf l’élection du PQ en 1976, la loi 101, etc.). L’oppression de la nation québécoise s’est ainsi prolongée dans un renouvellement de l’oppression identitaire. Une certaine élite collaboratrice, d’ailleurs sous influence sioniste, s’est employée à contribuer à cette stigmatisation, entre autres par la production d’une histoire révisionniste dans laquelle le discours national canadien-français est devenu un discours « raciste » et « antisémite ». Ce révisionnisme historique a notamment déshistoricisé et décontextualisé les écrits de Lionel Groulx : l’utilisation du terme de « race » par Lionel Groulx, en tant qu’ensemble de racines historiques, sociales et culturelles, a été interprétée comme relevant d’une idéologie « raciste », ce qui témoigne d’une entreprise effectivement révisionniste, non scientifique et intégralement idéologique. Ainsi se révèle le caractère éminemment pervers de l’“antiracisme” néobritannique : le groupe dominateur, se drapant dans sa supposée correction politique, dans sa “tolérance” et son “multiculturalisme”, ajoute l’infamie de la stigmatisation à celle de la domination.
Il est de plus navrant de constater que les collaborateurs de cet “antiracisme” dominateur se sont installés au sein même de nos institutions nationales, générant d’ailleurs un racisme réel, se propageant à travers les fissures d’un “antiracisme” de façade. Ainsi, l’idéologie du “profilage racial”, qui présuppose que les agents de l’État appliquent des catégories de “races” dans leurs interventions, introduit officiellement ces catégories “raciales” dans une analyse pseudo-scientifique du “profilage” (voir le rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse sur ce sujet). Dans le cas des groupes militants qui fonctionnent à l’idéologie du “profilage racial”, on observe le déploiement systématique d’un discours raciste sous prétexte d’“antiracisme”: on se porte à la défense des diverses “races” qui subiraient un “profilage racial” !
Alors que l’identité québécoise s’est constituée sur des bases historiques et culturelles, et non sur des bases racistes, plusieurs groupes en difficulté ou en refus d’intégration se replient sur des bases identitaires objectivement racistes : ainsi le regroupement criminel de Montréal-Nord connu sous l’appellation de Blood Mafia Family se définit explicitement comme “Black and Brown”. Ces criminels et leurs alliés n’ont pas manqué de crier au “racisme” dans la tragique affaire Villanueva : leur protestation “antiraciste” n’est pas sans lien avec leur fantasme de neutraliser la police comme agent de contrôle social. L’autoracialisation n’échappe donc pas à la catégorie générale du racisme, que ce soit celle des racistes “blancs” du “White Pride”, ou “noirs” du “Black Pride”.
L’instrumentalisation de l“antiracisme” est aussi le fait d’individus et de groupes qui refusent les normes sociales du Québec moderne, notamment en faisant la promotion de signes religieux ostentatoires et des valeurs traditionalistes qui y sont associées, y compris dans l’espace public et dans les institutions étatiques. Au nom d’un prétendu “antiracisme”, on tente de détruire les acquis des luttes sociales, en particulier le principe de l’égalité des femmes et des hommes.
De plus, la lutte contre un supposé “antisémitisme”, un “racisme” qui serait ontologiquement différent de tous les autres..., est principalement le vecteur politique et judiciaire de la défense inconditionnelle de la colonie sioniste, mais aussi de la promotion du “fédéralisme” “canadien”. La pathétique condamnation du citoyen Yves Michaud, et l’entreprise de démolition du forum indépendantiste Vigile.net (oeuvre conjointe du lobby sioniste, du PLQ, du PQ, et de l'“industrie de la corruption”), sont des exemples parmi d’autres de cette manipulation politique et sémantique du “sémitisme” et de l’“antisémitisme”.
Pour un antiracisme réel !
L’épuisement des mouvements “antiracistes” n’est pas étranger au fait qu’ils ne se sont pas émancipés réellement du racisme et des représentations racistes, et il résulte aussi de l’instrumentalisation du discours “antiraciste” par les dominants de toutes catégories et leurs complices. Dans cette confusion sémantique et dans ces multiples détournements de sens, la lutte contre le racisme ne peut se faire sans une élémentaire clarification des termes et des enjeux, ainsi que des rapports de force et de domination en présence.
Yves Claudé - sociologue
(ycsocio[ 4kZ ]yahoo.ca)
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
4 décembre 2011C'est ce qu'on appelle du ségrégationnisme, même si dans la tête des Anglais, pardon, des Canadiens anglais, cela correspond bel et bien à une attitude raciale, comme elle a existé contre les acadiens (infériorisés surtout par le mélange aux indiens et bien sûr par le fait d'être français), contre les gallois, les écossais, les autres français des Amériques et évidemment les irlandais.
Une pseudo étude menée ces dernières années et complètement mise au pilori par la communauté scientifique, portait sur l'infériorité intellectuelle des français par rapport aux anglais et ne reposant sur rien de scientifique. Le seul but était d'en découdre (en étant en position de force bien entendu). Bref, la Pax Britannica, c'est la guerre contre les cultures et l'extermination comme règle d'assujettissement.
Jean-François-le-Québécois Répondre
23 juin 2011Pour avoir eu récemment des contacts (pas très agréables)avec des Ontariens, du genre très multiculturalistes et très politiquement corrects, je puis vous dire que ces gens ont tendance à être d'odieux racistes, parce qu'ils tolèrent, en bons Canadiens, toutes les expressions de nationalisme(s), toutes les cultures, À L'EXCEPTION DU NATIONALISME QUÉBÉCOIS ET DE LA CULTURE QUÉBÉCOISE!
Voilà!