L'emploi du bilinguisme intégral lors du dévoilement du premier budget de la nouvelle administration municipale de Montréal n'a pas plu à la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) et au Mouvement Montréal français (MMF). Le président de la SSJB, Me Maxime Laporte, et la porte-parole du MMF, Sophie Stanké, ont tenu à rappeler à l'administration Plante-Dorais que Montréal est une ville francophone.
« On se croirait au Parlement d’Ottawa, plutôt qu’à l’hôtel de ville de Montréal, métropole du Québec ! », a dénoncé M. Laporte dans un communiqué. Quant à Mme Stanké, elle a déclaré : « À la lumière des données témoignant du constant déclin du français, Valérie Plante devrait réaliser qu’il est de sa responsabilité de mairesse de lancer un message clair quant au statut du français à Montréal, principal lieu d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants au Québec ».
Sur son compte Twitter, l'auteur et journaliste indépendant Pierre Schneider s'est aussi interrogé sur la question : « Est-ce que @Val_Plante a expliqué pourquoi elle a d'abord expliqué son budget aux Anglais, un jour avant de parler en français. On veut juste savoir la raison. Est-ce trop demander ? », a-t-il écrit.
Il faut dire que le déclin du français au Québec est indéniable selon les statistiques rapportées par la SSJB : la proportion des Québécois qui parlent le français à la maison est passée de 83,1 % en 2001 à 80,6 % en 2016. Par contre, le nombre de Québécois qui parlent uniquement le français à la maison a décliné de 72,8 % à 70,5 % de 2011 à 2016. L'usage de l'anglais, lui, est passé de 6,2 % à 6,6 % dans la même période.
En septembre dernier, la SSJB avait interpellé le gouvernement du Québec sur la question de la langue, lui faisant même parvenir une mise en demeure pour qu'il applique le premier article de la loi 104. Cette loi – qui avait été votée à l'unanimité en 2002 – oblige l'administration publique à utiliser uniquement le français, sauf dans des circonstances particulières. Or, la SSJB juge que l'anglais est actuellement utilisé de façon abusive par des organismes comme Revenu Québec.