La politique emprunte parfois des chemins qui nous interrogent sur les raisons de ses décisions qui sont basées ou sur la détermination ou sur l’entêtement. Il en est ainsi du vote unanime de la CAQ en faveur de son refus d'imposer des sanctions administratives aux conducteurs dont le taux d'alcool serait plus élevé que 0,05 alors que le taux prévu au Québec est de 0,08.
Un résultat qui entre en contradiction avec une recommandation de la santé publique et qui fait fi du fait que toutes les provinces canadiennes, à l'exception du Québec, imposent des sanctions administratives dès 0,05 et qu’une telle mesure avait permis à la Colombie-Britannique d'enregistrer une baisse de 52% des accidents mortels. Autre comportement grégaire inacceptable malgré l’aspect indéniablement très important de la proposition du PLQ résulte du fait que les députés caquistes n’ont pas exercé leur libre opinion, préférant s’en tenir servilement à la ligne de parti.
Nonobstant l’argumentaire de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, à l’effet que le gouvernement du Québec a déjà posé de nombreux gestes dans les dernières décennies pour renforcer la sécurité routière, notamment un plan d'action déposé l'été dernier, je suis d’avis que la CAQ donne l’impression d’être seule à «avoir le pas dans le régiment» et que le seuil entre la détermination et l’entêtement me semble fragile..
Par ailleurs, je me demande si la décision de la CAQ n’est pas reliée au fait que les propriétaires de bars et de restaurants voient dans le 0,05 une éventuelle baisse de leur clientèle et que les régions ne bénéficient pas du transport en commun nécessaire pour accommoder les clients des bars et des restaurants, une part de ces clientèles faisant inévitablement partie de l’électorat caquiste.
Déclaration malhabile de Legault
Le premier ministre, François Legault, s’est une fois de plus commis dans une déclaration frisant la «distraction» en déclarant, en conférence de presse, que le déficit du gouvernement du Québec subira une hausse importante en raison de l’entente intervenue avec les travailleurs du secteur public en éducation.
Bien que satisfait de l’entente, François Legault, par de tels propos, contribue à culpabiliser les enseignants en les pointant comme responsables de l’augmentation du déficit. Or selon la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), Josée Scalabrini, «les déficits qui vont arriver c’est parce qu’il y a eu désinvestissement depuis des années en éducation».
D’autre part, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est dans le fait qu’encore une fois, les sommes d’argent reliées à l’éducation sont considérées comme des dépenses plutôt que comme des investissements. Et pourtant, chaque sou placé en éducation est un investissement pour l’avenir du Québec, à savoir l’épanouissement de notre jeunesse.
Henri Marineau, Québec
Coalition avenir Québec
Détermination ou entêtement?
Déclaration malhabile de Legault
Tribune libre
Henri Marineau2101 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Normand Bélair Répondre
23 février 2024Sauf aucune étude vient appuyer le bienfait de cette mesure, surtout que depuis 10 ans les morts et les accidents continuent de baisser au Quebec malgré le maintient du, 08!