Depuis des décennies, on traite Hydro-Québec comme un puits d’argent lorsque ça fait notre affaire. Lorsqu’on va jouer dans les tarifs, on le fait rarement dans le but d’aider Hydro à mieux servir l’intérêt des Québécois.
Encore tout récemment, le ministre Pierre Arcand suggérait de moduler les tarifs d’électricité en fonction de la grosseur des maisons. La proposition n’a pas été prise au sérieux. Non seulement est-elle impraticable, mais les propriétaires de grandes maisons ne sont pas les seuls à consommer trop d’énergie.
Le cercle vicieux
Hydro-Québec est prise dans un cercle vicieux qui l’empêche de se comporter comme une vraie entreprise et d’optimiser son potentiel. D’une part, la Régie de l’énergie empêche la société d’État d’augmenter ses prix à la hauteur de ses coûts réels. Ce qui fait du Québec l’endroit au monde où l’électricité est la moins chère.
D’autre part, l’électricité à bas prix nous rend plus énergivores que presque partout ailleurs au monde. Notre consommation augmente à toute vitesse, ce qui force Hydro à construire des centrales de plus en plus coûteuses, sur lesquelles elle perdra de plus en plus d’argent.
Le projet de la Romaine, par exemple, produira de l’électricité à un coût de 8,6 cents du kilowatt-heure. Les consommateurs québécois paient donc leur électricité moins chère que ce qu’elle coûte à produire, soit environ 7 cents... Aucune entreprise n’accepterait de faire des affaires dans un tel contexte.
Tôt ou tard, le couvercle de la marmite explosera et nous devrons augmenter les prix de l’énergie. Pourtant, les mêmes personnes qui s’opposent au développement de nouveaux projets hydroélectriques, sur des bases écologiques, s’opposent souvent aussi à une meilleure tarification de l’énergie pour des raisons «sociales».
Rendre tous les Québécois plus riches!
La solution à notre problème de surconsommation d’électricité est pourtant simple. Les tarifs devraient refléter le coût de production moyen dans la centrale électrique la plus chère. On parlerait présentement d’environ 8,6 cents du kilowatt-heure.
À ce prix, Hydro-Québec ne perdrait d’argent avec aucune de ses installations, excepté peut-être sur certains mauvais projets éoliens. Sur les vieilles centrales, comme celles du bloc patrimonial qui produisent à 3 cents du kilowatt-heure, les profits gonfleraient.
On utiliserait ensuite ces profits supplémentaires pour verser un dividende en argent à tous les Québécois. C’est ce que l’Alaska fait avec l’argent de son pétrole. En 2014, chaque citoyen y a reçu un chèque de 1884 $ US. Résultat: le pouvoir d’achat de la classe moyenne et des ménages plus pauvres en bénéficie.
Le vrai rôle d’Hydro-Québec
Certains attribuent à Hydro-Québec un rôle qui ne lui revient pas. Ils s’attendent à ce qu’un distributeur d’électricité répartisse la richesse avec ses bas prix, sous couvert que la ressource appartient à tous.
L’histoire nous apprend pourtant qu’on fait erreur de penser ainsi. C’est en laissant le libre accès à une ressource qu’on l’épuise et qu’on la gaspille. Pensez aux océans, qu’on est en train de vider de ses poissons. La même chose arrive chez nous avec l’énergie à bas prix. Il faudra bien y faire quelque chose.
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