Comme d'habitude le chef de l'ADQ, Mario Dumont, a senti à un battement près le pouls des Québécois. Il estime que le Québec ne devrait pas hausser ses seuils annuels d'immigration; le sondage CROP publié dans nos pages aujourd'hui révèle que plus de sept Québécois sur 10 sont du même avis.
Bravo pour Mario Dumont! Dommage pour le Québec.
Dans la prochaine planification triennale de l'immigration, le gouvernement Charest n'aura pas d'autre option que de céder à ce consensus qui s'est établi contre une augmentation du nombre d'immigrants reçus chaque année. Et de ce fait, le Québec franchira quelques pas de plus vers le déclin démographique.
Le prévisions de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) sont implacables: le niveau actuel d'immigration ne permettra pas de renverser la tendance. La population du Québec se mettra donc à diminuer dès 2039. L'effet concret du déclin se fera sentir bien plus tôt: en 2015, le nombre de personnes en âge de travailler se mettra à baisser. D'où une économie qui s'affaiblit et des finances publiques de plus en plus fragiles.
Ce n'est pas à Mario Dumont qu'on apprendra ça; le chef de l'ADQ a été le premier politicien à mettre les Québécois en garde contre le déclin démographique. [Dans un livre publié il y a deux ans->8501], M. Dumont en parlait comme du «plus grand défi de la société québécoise pour les prochaines décennies». Il soulignait: «La baisse de notre population et le choc démographique qui en résulteront (sic) constituent des problèmes extrêmement graves.»
Pour relever ce défi, le chef de l'ADQ proposait de «donner un coup de barre important en matière d'immigration» et de faire de la natalité une priorité. Voici que, entre deux bières avec notre collègue Patrick Lagacé, M. Dumont décide qu'on n'a plus besoin de «coup de barre» en immigration. De deux choses l'une: ou bien le député de Rivière-du-Loup considère que le déclin démographique, «marotte de l'ADQ depuis 10 ans», n'est plus préoccupant; ou bien il croit que cette évolution peut être contrée par la seule augmentation des naissances. Dans un cas comme dans l'autre, il devra s'en expliquer. Comment un gouvernement adéquiste s'y prendrait-il pour faire croître le nombre de naissances de façon suffisamment importante pour compenser l'inévitable augmentation du nombre de décès? Les Québécois ne sont-ils pas en droit de savoir comment les adéquistes comptent les faire revenir au niveau de fécondité des années 60?
Le livre de M. Dumont avait pour titre: Avoir le courage de ses convictions. Il est étonnant de constater avec quelle légèreté le chef de l'opposition officielle semble avoir abandonné sa conviction que le Québec devrait s'attaquer avec énergie au défi démographique. Dans cet ouvrage, on lit: «Baser une élection sur une vision à long terme en disant la vérité aux gens représente tout un défi.» C'est un défi qu'apparemment M. Dumont a décidé de ne pas relever, du moins en ce qui concerne l'immigration.
«Si nous ne nous préparons pas adéquatement à affronter le choc démographique qui vient, soutenait-il aussi, nous aurons failli à notre devoir envers nos descendants.» On ne saurait mieux dire.
apratte@lapresse.ca
Des convictions?
Immigration - capacité d'accueil
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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