Par anticipation, quelles leçons peut-on tirer de l'actuelle course à l'élection du futur chef du Parti québécois ? De manière synthétique, depuis le début de la révolution tranquille, des succès ont été suivis d’échecs, des gains sociétaux ont été observés, ici et là, et même pris comme exemple et références par bien des provinces de l’Ouest Canadien et parfois imités ailleurs dans le monde.
Pourtant, le Québec est toujours sous domination d’un Canada anglais de plus en plus hégémonique n’hésitant pas à poursuivre sa mission de sape de la culture et de la langue françaises qui constituent, qu’on le veuille ou non, le socle de la diversité authentique de cette partie du continent nord-américain en ce qu’est son histoire depuis le milieu du 15ième siècle.
Comme partout dans le reste du monde, malgré, le cheminement suivi par les souverainistes du Québec, la révolution tranquille semble être arrivée à un terme qui n’avait pas été anticipé par ses fondateurs. Des hommes et des femmes politiques, des militants ont quitté le navire souverainiste pour fonder de nouveaux partis qui se disent plus attachés à l’indépendance que les partis fondateurs, depuis le RIN, etc. jusqu’au Parti québécois.
Dans le paysage politique actuel, ‘’un nationalisme’’ avec une définition spécifique que lui donnent quelques farouches défenseurs d’un Québec identitaire est porté par des personnalités ‘’insaisissables’’ pour ne pas dire ‘’versatiles’’ sur le plan idéologique. Ce nationalisme apparait plus comme une voie de sortie de la souveraineté et de l’indépendance ; il réunit aussi bien quelques progressistes en mal de reconnaissance et des néolibéraux qui n’ont rien à envier à ceux du parti libéral. Ces politiques ne cachent pas qu’ils veulent se tailler quelques parts de ce gâteau qui se laisserait déguster même s’ils n’ont aucune capacité d’apprécier le contenu. Pourtant, il profiterait plus à tous les Québécois qu’à une infime partie d’entre-eux. Ce nationalisme porte atteinte non pas aux seules culture et langue française en Amérique du Nord mais il porte aussi atteinte à la personnalité en construction du Québécois de demain. Et, c’est là que le bât blesse.
C’est là aussi que la course à la chefferie du Parti québécois, avec cet allié inattendu qu’est la pandémie du Covid19, laisse apparaitre des altérations non seulement dans la gouvernance de la province mais aussi dans les organisations qu’elles soient économiques, sociales, culturelles mais aussi environnementales. L’avantage de la transformation qui se déroule sous nos yeux au parti Québécois c’est qu’elle est et sera l’œuvre de la génération des ‘’X’’. Elle se fera avec eux et avec les Baby-boomers, artisans de la révolution tranquille mais aussi avec les plus jeunes qui rejoignent le parti par grandes vagues grâce, notamment à l’appel lancé par Paul St-Pierre-Plamondon.
J’admets qu’au début de la compétition je n’étais pas favorable à sa candidature. Mais en lisant son programme, en l’écoutant parler, en prenant connaissance de quelques paramètres de son ouvrage témoignage sur son parcours, j’ai compris que c’est le seul candidat qui connait le Parti québécois, qui connait le Québec pour l’avoir parcouru de long en large, qui a ressuscité de quelques revers et qui montre de la détermination à faire l’indépendance tout en suivant les idées retenues par le Congrès de Trois Rivières, celui de la refondation.
La question qui reste posée est de savoir si les anciens sauront voir en lui un des héritiers capables de procéder au changement tant attendus ou si encore une fois ils refuseront de léguer le patrimoine historique de la quête d’indépendance à un jeune lucide, déterminé, perspicace qui a certes encore beaucoup à apprendre mais qui apprend vite ?
Le premier débat qui aura lieu cette semaine sera déterminant pour le Québec, son indépendance et l’investissement réalisé dans cet idéal depuis les début des années ‘’60’’. Une rupture est nécessaire pour passer de la révolution tranquille à une révolution active.
Ferid Chikhi
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1 commentaire
François Ricard Répondre
25 août 2020Les mordus d’un référendum tout de suite pensent aller de défaite en défaite jusqu’à la victoire, avec une nouvelle idée géniale issue du syndrome trop-investi-pour-voir-autre-chose, « la conversion de tous les immigrés récents à l’idée d’indépendance ».Alors qu’ils ne peuvent convaincre les partisans de la CAQ du bien-fondé de leur approche.L’indépendance, ça se gagne. De bataille en bataille. Sur le terrain.En décrétant une laicité totale de l’état.En nous dotant une citoyenneté québécoise. En étendant la loi 101 à toutes les entreprises et à toutes les institutions de savoir.En finançant les institutions de langue anglaise, en santé et en éducation, au prorata de la population en cause.
Frédéric Bastien semble le plus près d'une telle démarche.