Une dizaine d’agriculteurs de Saint-Nicolas interpellent pour la première fois le gouvernement Couillard après avoir subi d’importantes pertes financières à la suite de l’épisode de grêle de juin dernier, qui a durement affecté leurs vergers. Résultat, plus de la moitié de leurs pommes sont difformes et deux fois plus petites que d’habitude.
Incapables de chiffrer l’ampleur des dégâts pour le moment alors que la saison des pommes bat son plein, les agriculteurs du Chemin Vire-Crêpes interrogés par Le Journal estiment tout de même déjà leurs pertes à entre 20 % et 75 %.
Par la voix de leur député, le caquiste Marc Picard, ils demandent au ministre de l’Agriculture Laurent Lessard d’intervenir, d’autant plus que leurs homologues du Lac-Saint-Jean, qui ont subi le même sort, ont reçu l’assurance du premier ministre que le gouvernement allait trouver une « solution exceptionnelle à cette situation exceptionnelle ».
Selon le cabinet du ministre Lessard, un « portrait exhaustif » de la situation dans les champs du Québec a été demandé à la Financière agricole, a indiqué le porte-parole Mathieu Gaudreault, qui n’a toutefois pas été en mesure de donner d’échéancier dans ce dossier.
Pas de profit
Parmi les plus affectés, le Verger Allen-Demers prévoit cette année couvrir uniquement ses dépenses.« J’espère que les changements climatiques ne vont pas faire que ces épisodes vont revenir fréquemment », a mentionné Clermont Demers.
D’autres producteurs de Saint-Nicolas affirment avoir subi de lourdes pertes dans leurs productions de framboises et de fraises. « J’ai dû vendre une grosse partie de ma production à 50 ¢ la livre, alors qu’on vend habituellement 8 $ un panier de trois litres », se désole pour sa part Lise Gosselin, de la Ferme François et Lise Méthot. « Cette saison-ci est en dessous de la moyenne, c’est une année à oublier », affirme de son côté Clément Gosselin, de la Ferme Gosselin.
La pire année
La désolation est la même sur l’île d’Orléans, où les agriculteurs sont sans équivoque : il s’agit de leur « pire année », toutes récoltes confondues. À une soixantaine de kilomètres de Saint-Nicolas, c’est la sécheresse de juillet qui a surtout affecté les agriculteurs, confrontés au même résultat avec leurs pommiers.
« L’an dernier, j’ai vu des 50-55 millimètres de pluie, mais cette année, j’ai seulement eu une fois un 28-30 », explique Jos Giguère, propriétaire du verger du même nom dans la municipalité de Sainte-Famille. « Près de 45 % de mes pommes sont de la taille d’un pruneau », indique quant à elle Sandra Ouellet, du Verger Bilodeau, à Saint-Pierre.
Indiquant par ailleurs que d’autres variétés de pommes ont vaincu dame Nature, les agriculteurs de la région demandent d’une même voix aux clients d’être « un peu plus conciliants » cette année.
« Les pommes sont très bonnes à manger et pour les cuire, mais c’est plus le look qui n’est pas bon », mentionne M. Demers, qui n’a pas eu d’autre choix que de vendre ses pommes à moitié prix lors de l’autocueillette. « Il y a des pommes un peu poquées, nous avons une moins grosse abondance, mais nous avons de tout », mentionne de son côté Mme Gosselin, à Saint-Nicolas.
Les variétés les plus touchées
- -À l’île d’Orléans : Spartan, Paulared, McIntosh et Empire
- -À Saint-Nicolas : Melba, Jersey Mac et Paulared, soit les pommes « hâtives », plus tendres et prévues plus tôt
- -Estimation des pertes après la grêle à Saint-Nicolas : Entre 15 et 75 % selon les producteurs
- -Estimation des pertes après la sécheresse sur l’île d’Orléans : 15 à 50 %
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