Notre pays, l’Algérie, est plongé dans une crise multidimensionnelle qui fragilise les populations et les rend vulnérables aux assauts des extrémistes de tous bords. Après avoir vécu une atroce guerre civile, suite à l’arrêt du processus électoral et dont les plaies sont encore ouvertes, le pays s’expose à un nouvel embrasement sur fond culturel, cette fois, par le biais du MAK (mouvement pour l’autonomie kabyle) qui vient de prendre une grave décision en créant en pays étranger, en l’occurrence la France, un gouvernement kabyle provisoire.
D’ores et déjà, la responsabilité du pouvoir totalitaire d’Alger est engagée dans ce risque de démembrement du pays et le chaos de la violence qui en résulteraient. Par sa fuite en avant et sa désastreuse gouvernance par la corruption et la répression, le pouvoir a mis en péril l’unité des Algériens et l’intégrité territoriale, ouvrant la voie à toutes les dérives.
À un moment où les pays du monde se cherchent des dénominateurs communs pour se regrouper afin de mieux défendre les intérêts de leurs peuples, le MAK et ses soutiens préparent la scission de l’Algérie sur des prétextes invraisemblables comme celui dont use son responsable en comparant la situation des Kabyles à celle des Québecois.
Ceux qui connaissent le Québec savent que son peuple lutte pour recouvrer sa souveraineté perdue un 13 septembre 1759 au lieu dit « les plaines d’Abraham », suite à sa défaite devant l’armée de l’empire britannique. À l’époque le Québec était le prolongement de l’empire français tandis que le Canada anglais représentait l’empire britannique. Donc, il s’agit de deux peuples différents, par la langue, la culture et l’histoire, l’un français et l’autre anglo-saxon. Encore aujourd’hui, le parlement québécois compte un lieutenant gouverneur qui représente la couronne d’Angleterre. Autrement dit, le Québec est toujours sous tutelle britannique et sa lutte pour l’indépendance est tout à fait légitime.
Ce bref coup d’œil sur l’histoire du Québec écarte toute comparaison avec la Kabylie qui n’a jamais été colonisée, ni assiégée, ni envahie, ni annexée par le reste de l’Algérie. Contrairement aux Québécois, les Kabyles ne sont pas astreints à un territoire, ils sont partout chez eux en Algérie et les richesses du pays leur appartiennent. S’il y a un combat qui mobilise tous les Algériens, c’est celui de la démocratie. Et la grande majorité des Kabyles aspirent, comme le reste des Algériens, à l’avènement d’un État de droit qui les débarrasserait de la dictature, cette machine infernale qui a poussé le peuple dans le désarroi le plus absolu.
Pour que notre peuple reste uni, que notre pays ne soit pas démembré et que les Kabyles continuent de vivre en harmonie avec leurs sœurs et frères des autres régions d’Algérie, comme c’est le cas depuis au moins 14 siècles, nous, Algériennes et Algériens, signataires de cette déclaration et pour l’Histoire :
• Dénonçons la création en France – ancienne puissance coloniale en Algérie – d’un pseudo Gouvernement provisoire Kabyle (GPK), censé représenter les Kabyles ;
• Exigeons des responsables du MAK, de cesser d’instrumentaliser la langue Tamazight comme un fonds de commerce ;
• Dénions au MAK de parler au nom de l’ensemble des Kabyles, tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas été valablement mandaté à cet effet par la majorité des Kabyles ;
• Exigeons des responsables du MAK de rendre publique toutes les tractations qu’ils mènent avec des partenaires étrangers – en particulier la France et le Québec – dans une entreprise aventureuse qui porte atteinte à l’ensemble de la société algérienne ;
• Exigeons du MAK, de publier la liste nominative de ses appuis dans le sérail politique algérien et des clans mafieux qui le composent, qui n’ont de cesse, pour perdurer, de faire avorter tout projet visant à instaurer une véritable démocratie en Algérie.
Nous mettons face à leurs responsabilités vis-à-vis du Droit International, certains pays étrangers, ainsi que certaines ONG qui soutiennent l’aventurisme du MAK, en leur demandant de mesurer toute l’ampleur et les conséquences de leur soutien.
Pour une fierté kabyle, au sein d’une Algérie libre, démocratique et unie, nous ne cesserons d’œuvrer !
Signataires :
Djamaleddine Benchenouf. Journaliste. Lyon.
Abdelkader Dehbi. Universitaire. Alger.
Zehira Houfani. Ecrivaine. Canada.
Mohamed Jebbara. Universitaire. Alger.
Saïd Radjef. Journaliste. Tizi-Ouzou.
Ahmed Rouadjia. Professeur d’université. M’Sila.
Salah-Eddine Sidhoum. Chirurgien. Alger.
Rachid Ziani Cherif. Médecin. Algérie.
Déclaration d’universitaires et de journalistes algériens
Pour une fierté kabyle, au sein d’une Algérie libre, démocratique et unie, nous ne cesserons d’œuvrer !
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