Il y a de cela longtemps, mais pas si longtemps, François Legault était souverainiste. Cela allait même de soi pour lui. Puis, nous le savons, François Legault s’est mis à douter de l’avènement de l’indépendance.
CAQ
Plus encore : il en est venu à croire qu’il était contre-productif de poursuivre un idéal devenu inatteignable. Alors il a cessé de militer pour l’indépendance et il s’est dit que, pour débloquer le Québec, il fallait laisser la question nationale de côté, sans renier l’identité québécoise. C’était le pari de la CAQ.
Pour prouver qu’il avait bien tourné la page, il a même affirmé qu’il voterait Non à un éventuel troisième référendum. À ce moment-là, il faisait du zèle, se trahissait lui-même et n’était pas à son meilleur.
Cela dit, depuis son élection, François Legault semble changer, comme si son vieux fond politique refoulé remontait à la surface, sans même qu’il s’en rende compte.
On le voit à plusieurs indices assez intéressants.
Dès son élection, François Legault a annoncé son intention de répondre positivement au désir de réaffirmation identitaire qui traverse le Québec depuis une dizaine d’années et de rompre avec le multiculturalisme canadien.
De même, il a placé son action en se revendiquant de la mémoire de René Lévesque et il a tenu des paroles plus que senties lors de la mort de Bernard Landry.
On n’oubliera pas non plus qu’il a ouvert ses cabinets à de nombreux souverainistes qui n’ont probablement pas tous enterré leurs convictions en changeant de parti.
Souveraineté
Je ne crois pas un instant que François Legault a un plan secret pour réaliser la souveraineté. Mais que se passera-t-il si le Canada conteste la part d’autonomie à laquelle il s’accrochait pour le Québec et diabolise notre identité ?
Se pourrait-il qu’il se souvienne alors de ses vieilles convictions ?
On ne saurait s’interdire de l’imaginer.