La mort de George Floyd 25 mai dernier à Minneapolis a donné lieu à l’une des plus grandes manipulations médiatiques de l’histoire récente : présentée comme une preuve d’un système raciste et d’une police assassine, cette mort condamnable représentait une exception statistique, dans un pays où l’on recensait en 2018, moins d’une vingtaine de noirs « non-armés » tués par des policiers. Pris sans contextualisation, le nombre révolte et soulève les passions, mais si l’on prend un recul, on apprend que davantage de blancs « non-armés » furent tués par des policiers cette même année et que plus de 50 policiers furent abattus durant la même période.
Ce recul nécessaire, cette rationalisation, cette contextualisation, ne furent jamais présentés par les grands médias qui préférèrent vendre de l’émotion et attiser les tensions raciales présentes au pays de l’Oncle Sam. George Floyd devint un héros et les mouvements Black Lives Matter et la mouvance antifa devinrent les paladins d’une nouvelle vérité.
Mais comme nous le démontre la cinéaste canadienne Laurent Southern dans son plus récent documentaire Crossfire, tout cela se base sur un mensonge éhonté.
Dans son long métrage, accessible gratuitement en ligne, mais malheureusement uniquement disponible en anglais, la jeune réalisatrice revient sur les messages véhiculés par les médias depuis juin dernier, détricotant minutieusement la toile de mensonges qui obnubile encore une partie de nos concitoyens.
Loin de produire une œuvre manichéenne, Southern, en rencontrant des policiers, un porte-parole du BLM, des experts et des journalistes, permet à l’auditeur d’entendre les différents points de vue, tout en mettant l’emphase sur ce qui compte : les faits.
Le film choquera évidemment ceux qui croient que toute vérité n’est pas bonne à dire et que les faits incompatibles avec la rectitude politique doivent être balayés sous le tapis, mais pour pouvoir comprendre les évènements et les prévenir, il faut justement regarder les faits en face. C’est ce que les médias de masse ont refusé de faire depuis mai dernier, en choisissant certains éléments compatibles avec leur narratif, refusant d’aborder les faits leur donnant tort.
Southern, confiante dans l’intelligence de ses auditeurs laisse ces derniers tirer leurs propres conclusions de l’énoncé des faits, ce qui la confirme dans le rôle de documentariste, dans le sens noble du terme, à des années lumières d’un propagandiste comme Michael Moore.
Crossfire est un film incontournable si l’on veut comprendre le mouvement Black Lives Matter et les évènements qui ont secoué l’Amérique au printemps dernier.