Crise financière : Le désastre Bush

Crise mondiale — crise financière



Le rejet du plan de sauvetage de 700 milliards de dollars par la Chambre des représentants américains est un échec personnel du président George W. Bush qui avait mis tout son poids dans la balance pour rallier une majorité de républicains à sa cause.
C'est par un résultat de 228, dont 133 républicains, contre 205 que s'est terminé le vote qui devait permettre aux banques de vendre à perte leurs plus mauvaises créances pour éviter les faillites en cascade. Les républicains n'ont pas été les seuls à voter contre le plan qui avait fait l'objet d'une entente bipartite, puisque 95 démocrates ont aussi voté contre. Mais ce sont les républicains qui doivent assumer la responsabilité du résultat négatif à cause de leur opposition majoritaire à un plan concocté par leur propre président.
Il fallait entendre le leader républicain John Boehner accuser la présidente de la Chambre, la démocrate Nancy Pelosi, d'être responsable de l'échec à cause de son discours «partisan». Qu'a-t-elle dit de si grave, Mme Pelosi? Que cette crise était la conséquence des mauvaises politiques de l'administration Bush. Partisan peut-être, mais vrai! De toute façon, est-ce une raison suffisante pour voter contre une loi d'une telle importance? La vraie raison, c'est que les représentants républicains craignent comme la peste de payer le prix de cette crise lors des prochaines élections, en novembre. Car eux aussi feront face au jugement de l'électorat, et s'il est un personnage auquel ils ne veulent plus être associés, c'est bien George Bush!
Main Street en a ras le bol des patrons de Wall Street qui se remplissent les poches beau temps mauvais temps, et qui ont quand même le culot de demander la charité publique quand ça va mal. Le hic, c'est que sans une intervention massive de l'État américain dans les circonstances actuelles, c'est tout le système financier mondial qui menace de s'effondrer.
Le temps presse. Le crédit se fait de plus en plus rare, et les liquidités manquent à tous les échelons de la pyramide puisque tous les joueurs sont devenus extrêmement méfiants. Aujourd'hui encore, une autre grande banque, Wachovia, s'est laissé acheter par Citigroup qui fait pourtant partie des banques à problèmes. En Asie, les gouvernements comme celui de la Chine craignent pour la stabilité de leur économie et, depuis quelques jours, ceux d'Europe ont dû intervenir tour à tour pour nationaliser des établissements en faillite technique. Tout indique que la situation ira en s'aggravant si aucun plan d'ensemble n'est mis en place rapidement pour stopper l'hémorragie.
Demain est jour de fête aux États-Unis. Il faudra donc attendre à plus tard cette semaine pour que démocrates et républicains s'entendent sur un nouveau plan de sauvetage de dernier recours. Cette fois doit être la bonne. Mais même si un plan est adopté, les problèmes seront loin d'être réglés puisque personne ne connaît la profondeur du gouffre dans lequel le système financier américain vient d'entraîner le reste de la planète.
Décidément, l'administration républicaine du président George W. Bush s'apprête à laisser l'héritage le plus désastreux de l'histoire contemporaine des États-Unis d'Amérique.


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