Crédibilité zéro

Les politiciens québécois devraient tout simplement s'abstenir de faire de la santé un enjeu électoral. Dans ce domaine, leur crédibilité est tout simplement nulle.

Taisez-vous! - Prattapouf



Jean Charest et Pauline Marois s'accusent tour à tour d'être responsables des problèmes qui persistent dans l'accès aux soins de santé. Compte tenu de l'incapacité des libéraux comme des péquistes de régler ces problèmes au cours des deux dernières décennies, cette dispute ne risque pas d'émouvoir les électeurs.
M. Charest a rappelé la mise à la retraite d'un grand nombre de médecins et d'infirmières dans le cadre de la lutte contre le déficit, sous Lucien Bouchard. Bien sûr, il s'agissait d'une erreur. Mais cette erreur fut commise alors que le gouvernement faisait face à une situation financière extrêmement difficile.

C'est le même gouvernement du PQ qui, en 1999, a commencé à corriger le tir en gonflant les cohortes d'étudiants en médecine et en soins infirmiers. Les libéraux ont poursuivi cette politique, de sorte que le nombre d'infirmières et de médecins a maintenant recommencé à augmenter. C'est aussi le gouvernement du Parti québécois qui a entrepris la mise en place des Groupes de médecine familiale.
Mme Marois a répliqué aux accusations du premier ministre en soulignant que depuis leur arrivée au pouvoir en 2003, les libéraux ont eu amplement le temps de corriger les faiblesses du réseau: «M. Charest disait qu'il n'y aurait plus de problèmes dans les urgences, qu'il n'y aurait plus de listes d'attente.» En réalité, le gouvernement Charest a été très actif sur ce front. Contrairement aux péquistes avant eux, les libéraux ont pu disposer d'imposants transferts supplémentaires venant d'Ottawa; ils ont donc beaucoup investi. De plus, Philippe Couillard a réorganisé le réseau pour en améliorer la cohérence, notamment en créant les Centres de santé et de services sociaux.
Le problème, ce n'est pas tellement ce que les politiciens ont fait que ce qu'ils avaient promis. Robert Bourassa (1985), Jacques Parizeau (1994) et Jean Charest (2003) ont tous trois laissé croire aux électeurs qu'ils seraient en mesure d'éliminer l'attente dans les urgences et de réduire les délais de traitement. Malgré leurs efforts, ils n'ont pas réussi à améliorer suffisamment les choses pour changer les perceptions de la population.
Pourquoi? Parce que les problèmes sont d'une grande complexité et parce que la demande de soins croît toujours plus vite que la capacité de l'État de les offrir. Depuis 2000, les dépenses annuelles du gouvernement du Québec en santé ont augmenté de 9 milliards. L'effort financier est donc considérable.
On se concentre désormais sur l'organisation des soins, une tâche qui tient particulièrement à coeur au ministre actuel, le Dr Yves Bolduc. Nul doute qu'un ministre péquiste de la Santé adopterait la même politique puisque celle-ci est dictée par la réalité sur terrain.
En somme, quel que soit le parti au pouvoir, l'accès aux soins de santé est un casse-tête. Libéraux et péquistes y ont frappé un mur, comme nombre de gouvernements ailleurs dans le monde.
Les politiciens québécois devraient tout simplement s'abstenir de faire de la santé un enjeu électoral. Dans ce domaine, leur crédibilité est tout simplement nulle.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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