Peu d’affiches informatives, un contrôle très souple des malades potentiels et une absence d’explications des mesures d’hygiène de base à l’aéroport Montréal-Trudeau: une voyageuse raconte son retour au pays.
Après un séjour de dix jours au Mexique, la femme, qui préfère garder l’anonymat, a été surprise par l’absence de consignes d’hygiène de base avant le décollage, dimanche soir.
Encore plus, il n’y a eu aucune déclaration de l’équipage à propos du coronavirus à ce moment, affirme-t-elle.
«On ne disait même pas aux gens de tousser dans leur coude. La seule consigne qu’on a reçue, c’est que si on échappait notre téléphone entre les sièges, il fallait avertir les agentes de bord pour qu’une d’entre elles le récupère pour nous.»
Quelques heures plus tard, à sa sortie de l’avion jusqu’aux douanes, elle n’a vu qu’un seul panneau à propos du coronavirus.
Rien n’indiquait aux passagers de laisser un certain espace entre eux, et peu de documentation sur l’hygiène de base, comme la façon de se laver les mains ou d’utiliser un masque, était disponible.
«Les gens portaient des masques, mais les retiraient aux minutes pour se toucher le visage. Une autre personne n’arrêtait pas de tousser dans sa main», souligne la dame qui nous a fait parvenir des vidéos filmées dimanche soir à Montréal-Trudeau.
Sur le terminal de déclaration de retour au pays, la seule question sur les voyages à l’étranger était la suivante: «Au cours des 14 jours, avez-vous visité l’Iran, l’Italie ou la province de Hubei (Chine)?»
Au bureau de l’agent douanier, les questions sont également peu nombreuses. On remet une feuille qui indique les numéros à contacter selon la province ainsi que quelques informations sur les symptômes du coronavirus.
Une quarantaine n’était pas non plus exigée par le douanier ni à l’aide de ce document. Sur ce dernier, on ne recommande pas non plus de se mettre en quarantaine dès notre retour. On y indiquait cependant la marche à suivre pour éviter de propager la maladie et de surveiller l’apparition de symptômes comme la toux, la fièvre et des difficultés respiratoires.
La dame s’est cependant mise en quarantaine forcée pour les deux prochaines semaines.
«J’ai trouvé que ça manquait énormément d’informations et que c’était plutôt minimaliste. Je pense qu’il faut absolument informer les voyageurs étrangers qui ne sont peut-être pas au courant», termine-t-elle.
Trudeau restreint l’accès au pays
Le premier ministre canadien a annoncé, lundi, la fermeture des frontières à tous les voyageurs étrangers, sauf aux citoyens américains.
Il a également annoncé que seuls les aéroports de Montréal, de Toronto, de Calgary et de Vancouver accepteront les vols commerciaux internationaux à compter de mercredi.
Pour l’instant, on estime à plus de 4000 le nombre de cas aux États-Unis. Le coronavirus a coûté la vie à plus de 40 personnes dans l’État de Washington, qui partage une frontière avec la Colombie-Britannique.
Pour sa part, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a déployé une équipe spéciale de professionnels de la santé publique qui donnera des conseils aux voyageurs et redirigera ceux qui en auront besoin à leur arrivée à Montréal-Trudeau.
Les voyageurs qui entrent au pays devront s'isoler durant 14 jours.
Au moment d’écrire ces lignes, plus de 400 cas de la COVID-19 ont été déclarés au pays, dont 50 au Québec.