Course à la mairie - Première passe d’armes

La question des transports a suscité de vifs échanges

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La fièvre va monter rapidement

Les candidats à la mairie de Montréal ont croisé le fer pour la première fois vendredi soir lors d’un débat organisé par l’Institut du Nouveau Monde (INM). Cet affrontement verbal a donné lieu à quelques échanges musclés entre Richard Bergeron, Marcel Côté, Denis Coderre et Mélanie Joly.
Le thème des jeunes et la participation citoyenne étaient au menu de cette confrontation organisée dans le cadre de l’École d’été de l’INM au pavillon Sherbrooke de l’UQAM. Comment intéresser les jeunes à la vie politique ? Comment les retenir à Montréal ? Comment les inciter à aller voter ? Voilà quelques-unes des questions soumises aux quatre participants lors de ce débat animé par la journaliste Anne-Marie Dussault.
Le candidat Marcel Côté, qui dirige la Coalition Montréal, a dû justifier les propos controversés qu’il avait tenus à la suite du printemps érable. Il avait alors soutenu que la mafia était plus démocratique que les organisations étudiantes. « Je n’ai pas comparé les associations étudiantes à la mafia, s’est défendu M. Côté lors du débat. Mais c’est sûr que j’ai exagéré. Je regrette le choix des mots. »
Plusieurs thèmes ont été abordés, dont la place des jeunes dans la démocratie municipale, l’itinérance et la corruption.
La question des transports a suscité de vifs échanges. Mélanie Joly a reproché à Richard Bergeron de proposer des « projets pharaoniques » de plusieurs milliards, comme un tramway et un téléphérique, susceptibles de léguer des dettes importantes aux générations futures.
La réplique de M. Bergeron a été immédiate : « Je comprends donc que si vous trouvez que 1,1 milliard [coût du tramway] est excessif, vous auriez dit non au métro ! », a lancé le chef de Projet Montréal. « Les gros projets, savez-vous où ils se font ? À Brossard, et ils s’appellent le DIX30 ! »
Mélanie Joly a rappelé qu’elle préconisait plutôt des projets de services rapides par bus (SRB), moins coûteux que le tramway et le prolongement du métro.
Rabais pour étudiants
De son côté, le candidat Marcel Côté a promis d’appliquer les tarifs préférentiels de la Société de transport de Montréal (STM) à l’ensemble des étudiants, quel que soit leur âge. À l’heure actuelle, seuls les étudiants de moins de 25 ans peuvent bénéficier d’un rabais sur les titres de transport. Ils paient 45 $ au lieu de 77 $. Cette mesure coûterait 9 millions, estime M. Côté. « Ce sont des choix qu’il faut faire. »
La partisanerie a souvent pris le dessus lors des échanges. Richard Bergeron ne s’est pas gêné pour reprocher à Denis Coderre d’avoir recruté pour son équipe d’anciens élus d’Union Montréal, le parti de Gérald Tremblay. Saisissant la balle au bond, Denis Coderre a rappelé à M. Bergeron qu’il avait récemment courtisé deux élus d’Union Montréal, soit Alan DeSousa et Harout Chitilian, qui ont finalement choisi le camp de l’ancien député de Bourassa.
« Votre équipe, ça va être n’importe quoi ! », a rétorqué M. Bergeron avant d’ajouter que l’équipe de Denis Coderre regroupait des gens « qui se détestent ».
L’éditeur Michel Brûlé a assisté aux échanges, mais dans l’assistance. Plus tôt cette semaine, il a vainement tenté de se faire inviter au débat dont il était exclu en faisant parvenir une mise en demeure au directeur général de l’INM, Michel Venne. Il estimait discriminatoire que l’INM ait invité Mélanie Joly en raison de son âge.
Pour clore les échanges, Anne-Marie Dussault a demandé aux candidats de se décrire en un mot. « Pragmatique d’expérience », a répliqué Denis Coderre. « Réfléchi », a indiqué Marcel Côté. « Intègre », a dit Richard Bergeron. « Changement », a suggéré Mélanie Joly.
Ce débat était le premier de la précampagne électorale en prévision du scrutin qui aura lieu le 3 novembre prochain.
Les candidats satisfaits
Les candidats se dont dits satisfaits de leur performance. « Moi, je veux la job de maire. Je voulais démontrer que j’étais prêt à cette fonction. Je crois que j’ai été en mesure de marquer des points à ce niveau-là », a soutenu Denis Coderre. «Et on ne me fera pas accroire que la proximité et la notoriété ne seront pas un enjeu dans cette campagne élecorale. »
La plus jeune parmi les candidats, Mélanie Joly, a estimé avoir pu tirer son épingle du jeu devant des adversaires rompus à ce type d’exercice. Bien qu’il connaisse bien le milieu politique, Marcel Côté a qualifié de « baptême » ce premier débat qui, croit-il, lui a permis de « passer » ses messages.
Richard Bergeron a reconnu avoir adopté un ton incisif à l’égard de ses adversaires, mais il a rappelé qu’il avait fondé son parti il y a dix ans. « Je me fais qualifier de toutes sortes de choses par ces deux-là [Côté et Coderre] qui sortent de nulle part et qui, à trois mois d’une élection, raboudinent, pour l’un, une coalition, pour l’autre, une "équipe". Mettons que j’avais quelques messages à leur passer. »
M. Bergeron a par ailleurs nié avoir courtisé des élus d’Union Montréal au cours des derniers mois, rejetant ainsi les prétentions de Denis Coderre.


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