L’essoufflante course à la Maison-Blanche, marquée par les scandales et les attaques, entre dans son ultime sprint. Dernier rebondissement en date à la veille du vote : le directeur du FBI, James Comey, a annoncé dimanche qu’il maintenait sa recommandation de ne pas poursuivre Hillary Clinton dans l’affaire de ses courriels. Dans une lettre aux élus du Congrès, il affirme que son équipe a « passé en revue toutes les communications de ou à destination de Hillary Clinton pendant qu’elle était secrétaire d’État ».
En juillet dernier, le FBI avait déjà recommandé de ne pas poursuivre la candidate démocrate. Le ministère de la Justice n’avait donc pas inculpé l’ex-première dame. James Comey avait toutefois souligné que l’ancienne secrétaire d’État avait fait preuve d’une « négligence extrême ».
La découverte de nouveaux courriels a relancé l’enquête, à 11 jours de l’élection présidentielle. Cette révélation a ébranlé la campagne, en resserrant l’écart entre les deux candidats.
« C’est plus gros que le Watergate », avait alors lancé le flamboyant milliardaire Donald Trump. Plus tôt dimanche, avant l’annonce d’une nouvelle grâce, il avait prévenu que, si la démocrate était élue présidente, elle ferait l’objet d’une enquête qui susciterait une « crise constitutionnelle sans précédent ».
Ce lourd nuage a hanté pratiquement toute la campagne d’Hillary Clinton. En janvier dernier, l’administration Obama avait confirmé pour la première fois que l’ex-secrétaire d’État avait dans ses courriels personnels, gérés sur un serveur privé non sécurisé, certaines informations classées « top secrètes ». Les républicains ont tenté sans relâche de convaincre les électeurs que Mme Clinton n’était pas digne de confiance, sur ce thème.
Après avoir successivement critiqué puis réhabilité James Comey, d’abord pour l’absence d’inculpation puis pour avoir relancé l’enquête, les républicains ont de nouveau dimanche vilipendé le haut fonctionnaire. « Comey doit subir une pression politique énorme pour flancher comme cela », a jugé l’un des fidèles alliés du milliardaire, Newt Gingrich.
« Nous sommes heureux que cette question soit résolue », a déclaré la directrice de communications de la potentielle présidente. Les deux adversaires ont sillonné le pays toute la journée. Au programme de Trump : Iowa, Minnesota, Michigan, Pennsylvanie et Virginie. Son pari est clair, celui de remporter la plupart des États pivots, décisifs pour la victoire, en ralliant notamment les électeurs de l’Amérique rurale.
Finale serrée ?
Les derniers sondages donnent toujours Mme Clinton gagnante. La confortable avance qu’elle semblait avoir dégagée après les débats télévisés se serait toutefois rétrécie selon les derniers coups de sonde. Les intentions de vote ne la placent en tête qu’avec 4 points d’avance selon le dernier sondage national NBC/Washington Post. Une large compilation d’analyses publiée par le Huffpost Pollster prévoit que la candidate démocrate pourrait l’emporter à 47,6 %, contre 42,5 % pour le républicain.
Les démocrates tentent de gagner leur troisième élection d’affilée. S’ils l’emportent, cette mainmise consécutive durant trois mandats serait une première pour ce parti depuis le XIXe siècle.
Avant l’annonce du FBI dimanche, Nate Silver, grand gourou des analyses électorales américaines, donnait Mme Clinton gagnante à deux contre un. « Mieux vaut être dans ses souliers que dans ceux de Donald Trump », a-t-il résumé avant d’ajouter : « mais sa position n’est pas vraiment très solide ».
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Courriels de Clinton: le FBI dissipe les soupçons
La police fédérale maintient sa recommandation de ne pas poursuivre la candidate démocrate
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