On parle beaucoup, c'est normal, du coup de coude de Justin Trudeau à la députée néo-démocrate Ruth Ellen Brosseau, mercredi à la Chambre des communes, mais pour la suite des choses, il faut aussi revenir sur ce qui a poussé le premier ministre à bout de nerfs cette semaine.
Des bousculades, des empoignades et des engueulades, il y en a eu et il y en aura encore dans nos parlements. C'est disgracieux, certes, mais c'est un peu comme les coups à la tête et les mises en échec vicieuses au hockey, surtout en séries éliminatoires, lorsque les esprits s'échauffent dangereusement.
Il y a des années, Jean Charest, alors député conservateur aux Communes, avait bien failli en venir aux coups avec un adversaire réformiste qui l'invectivait. Les deux belligérants avaient laissé tomber... le veston et n'eût été l'intervention de collègues, ils auraient fort probablement réglé leur différend à grands coups sur la tronche.
Plus récemment, Thomas Mulcair, avant qu'il ne devienne chef du NPD, avait lui aussi traversé le parquet de la Chambre des communes pour aller enguirlander des députés conservateurs qui avaient évité l'oeil au beurre noir grâce aux députés néo-démocrates qui avaient retenu leur bouillant collègue d'Outremont.
Hors du parlement fédéral, tout le monde se souvient de la fameuse « Shawinigan handshake » de Jean Chrétien, qui avait violemment secoué Bill Clennett en le prenant à la gorge lors d'une manifestation.
Mais un premier ministre aux Communes qui pète un plomb, agrippant sans ménagement un adversaire conservateur par le bras pour le ramener à son fauteuil, cognant durement une députée néo-démocrate dans la poitrine avec son coude, ça, c'est du jamais vu.
L'emportement de Justin Trudeau ressemble à celui d'un enfant gâté, qui, ne pouvant supporter que ses petits amis ne l'écoutent pas ou refusent de jouer avec lui, s'en prend physiquement à eux. Non, on ne tape pas ! Tous les parents ont dit cela au moins une fois à leur rejeton en colère.
Si Justin Trudeau avait été dans un CPE, il se serait retrouvé illico sur la « chaise nuage » pour réfléchir à son geste. Ensuite, on aurait exigé qu'il fasse un dessin et qu'il l'offre à sa « victime » en guise d'excuses. (Tiens, tiens, ça donne des idées pour nos parlements turbulents, non ?)
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