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COP26: François Legault durcit le ton envers la Chine

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Le ton durçit contre la Chine sur l'économie

Édimbourg — Le premier ministre François Legault durcit le ton à l’encontre de la Chine.


Il accuse à mots couverts le deuxième partenaire économique du Québec de concurrence déloyale. 


Il a même remis en question le type de relations commerciales entretenu avec le géant chinois, ce qui pourrait suggérer une ouverture à l’imposition de mesures protectionnistes. 


Le contexte est déjà difficile: les relations du Canada avec la Chine se sont détériorées considérablement depuis l’affaire Meng Wanzhou et M. Legault a refusé d’évoquer une éventuelle mission en Chine prochainement — une tradition pourtant pour les premiers ministres du Québec depuis René Lévesque.  


Durant sa mission à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP26, à Glasgow, M. Legault a notamment reproché à la Chine d’être absente de ce grand sommet international, alors qu’elle prévoit même augmenter ses émissions de gaz à effet de serre (GES) durant la prochaine décennie.


«Moi, c’est ce qui me préoccupe», a-t-il dit au cours d’une entrevue avec La Presse Canadienne diffusée vendredi. Le premier ministre a lâché les gants et fait usage d’un langage très ferme peu courant en diplomatie. 


«La Chine ne compétitionne pas à armes égales avec l’Amérique du Nord», a-t-il déploré.


À quoi bon imposer des mesures environnementales plus strictes aux entreprises du Québec et tarifer leurs émissions polluantes, si l’empire chinois ne se donne pas les mêmes contraintes et inonde nos marchés de produits qui sont donc moins chers, suggère donc M. Legault.


«Il faut se poser des questions sur nos relations commerciales avec la Chine, si elle ne se donne pas des normes environnementales semblables aux autres.», lance-t-il comme avertissement.


Il a rappelé que la balance commerciale du Québec avec la Chine est largement déficitaire. 


Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec de 2019, la Chine exportait pour près de 13 milliards $ de biens au Québec, tandis que le Québec exportait pour 3,3 milliards $ et la tendance était à la baisse. 


«Ça nuit à la création d’emplois au Québec», conclut M. Legault.


Il reste toutefois «réaliste», selon ses mots: ce n’est pas le Québec tout seul qui va faire plier la Chine. 


«Il faut se mettre ensemble, le Canada, les États-Unis, l’Union européenne, pour les convaincre de faire des changements.»


La Chine exporte principalement au Québec des ordinateurs, des téléphones, des sièges et des lits, des pièces pour l’aéronautique.


Le Québec exporte quant à lui du minerai de fer, de la viande de porc, des véhicules et des simulateurs de vol. 


Depuis René Lévesque en 1984, les premiers ministres du Québec ont effectué des missions en Chine. Le dernier à avoir perpétué cette tradition est Philippe Couillard, en 2014 et 2018. Le Québec est en outre jumelé à un partenaire, l’État du Shandong.