Philippe Couillard a confié à David Heurtel le mandat de remettre sur les rails la controversée consultation sur la discrimination systémique et le racisme.
L’ex-titulaire de l’Environnement succédera donc à Kathleen Weil au poste de ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, qui chapeaute l’exercice.
Dès son premier point de presse après le remaniement de mercredi, David Heurtel s’est attelé à recentrer le débat, en plus de réitérer la pertinence de l’exercice.
Il a notamment souligné que la consultation n’est pas un «procès» des Québécois, comme l’affirme le Parti québécois.
«Il ne faut pas tomber trop facilement, comme certains tentent de le faire, dans des réflexes de peur et d’ignorance, mais plutôt avoir un dialogue, dit le ministre Heurtel. Et je crois que c’est important d’avoir un dialogue sur l’apport des communautés culturelles.»
Modifications en suspens
Alors que le premier ministre Philippe Couillard a laissé flotter l’idée de modifications importantes à la consultation la semaine dernière, David Heurtel affirme qu’aucun scénario n’est arrêté pour le moment.
«Je m’en vais rencontrer l’équipe du ministère. Je veux bien comprendre toute la mécanique, toute la consultation telle qu’elle est, puis on va voir comment on va l’améliorer», dit le ministre.
Toutefois, les OBNL chargés de mener les consultations locales ont déjà débuté leurs travaux. Le ministre assure qu’il annoncera une décision «le plus rapidement possible».
Interculturalisme
Autre mandat important, David Heurtel devra livrer la politique gouvernementale sur l’interculturalisme annoncée par le premier ministre Couillard lors de son allocution.
Contrairement au multiculturalisme canadien – qui ne reconnaît pas l’existence d’une culture majoritaire au pays –, l’interculturalisme québécois se conçoit comme une interaction entre la majorité francophone et les diverses minorités du Québec, tout en rejetant l’assimilation de celles-ci.
Cette approche permettra d’éviter le «repli identitaire», selon le premier ministre Couillard. «Pour y faire face, nous avons d’abord la responsabilité d’être des agents d’inclusion plutôt que d’exclusion, a-t-il lancé au cours de son discours. Pour notre gouvernement, c’est d’abord de proposer des politiques publiques dont l’objectif est de faire en sorte que toute personne qui choisit le Québec, peu importe sa date d’arrivée, se sente chez elle ou chez lui.»
Weil rétrogradée
Après avoir peiné à défendre la consultation sur la discrimination systémique et le racisme, Kathleen Weil a été rétrogradée au poste de ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques. Elle pilotera aussi la mise sur pied du nouveau secrétariat des Relations avec les Québécois de langue anglaise.
Kathleen Weil nie toutefois que la controverse entourant la consultation lui ait nui. «Pas du tout, assure-t-elle. Au contraire, je suis très à l’aise avec un dossier comme ça. Mais le changement est bon et je suis très heureuse des fonctions que le premier ministre m’a données.»