Critiqué pour avoir laissé entendre que l'Ontario devait «prendre soin des siens» avant d'encourager les immigrants à s'installer dans le nord de la province, le chef du Parti progressiste-conservateur, Doug Ford, a refusé à maintes reprises d'expliquer ses propos, se contentant de clamer que les Néo-Canadiens avaient son soutien et qu'il était en faveur de l'immigration.
En conférence de presse samedi, M. Ford s'est heurté à quatre questions sur le sujet auxquelles il n'a pas voulu répondre. Le leader progressiste-conservateur s'en est plutôt pris à ses adversaires, les accusant d'avoir profité des commentaires qu'il avait faits durant le débat sur les enjeux liés au nord de l'Ontario vendredi pour «faire de la politique».
Doug Ford a assuré qu'il n'y avait pas de politicien plus acquis que lui à la cause des Néo-Canadiens et a souligné que la «Ford Nation» comptait d'ailleurs beaucoup d'immigrants.
Il a affirmé qu'advenant sa victoire au scrutin du 7 juin, il travaillerait à augmenter le nombre de programmes d'apprentissage et à éliminer les obstacles qui empêchent la reconnaissance des diplômes détenus par les nouveaux immigrants.
Dans un communiqué publié samedi matin, la porte-parole de la campagne de M. Ford avait aussi martelé que les remarques du chef progressiste-conservateur avaient été déformées par ses opposants et que ce dernier était un partisan des Néo-Canadiens et des politiques d'immigration favorables à l'accueil de nouveaux immigrants.
Durant le débat de vendredi, Doug Ford avait déclaré que le gouvernement devait d'abord faire tout en son pouvoir pour embaucher des personnes résidant déjà dans le nord de l'Ontario avant de recourir aux immigrants pour pourvoir les postes vacants.
Mme Lantsman a soutenu que M. Ford appuyait le programme d'immigration pour le nord de la province, mais croyait que les habitants de la région avaient été abandonnés par le gouvernement ontarien.
«Nous avons un besoin de politiques pour aider ceux qui vivent déjà dans ces collectivités», a précisé la porte-parole.
Réactions
La première ministre sortante Kathleen Wynne a pour sa part estimé que son rival progressiste-conservateur devrait s'expliquer à propos de ces commentaires, qu'elle a jugés «très dérangeants».
De son côté, Andrea Horwath, la leader du Nouveau Parti démocratique, a qualifié les remarques d'«inquiétantes».