Après mes cours sur le Mélanie Joly et le Justin Trudeau, analysons aujourd’hui un autre dialecte bizarre utilisé par certains politiciens, le Coderre-Labeaume.
Apparue récemment sur la scène municipale québécoise, cette langue populaire se distingue des autres par une particularité : ce n’est pas ce que vous dites qui est important, mais la façon dont vous le dites !
JE SUIS GRAND, TU ES MINUSCULE
Lorsque vous parlez le Coderre- Labeaume, la gestuelle est aussi importante – sinon plus – que les mots que vous utilisez pour vous exprimer.
Les Italiens, on le sait, parlent avec leurs mains. Les Africains, avec leurs yeux.
Les Coderre-Labeaume, eux, parlent avec leur visage.
Premièrement, vous devez toiser votre interlocuteur. Même si vous ne mesurez que quatre pieds trois pouces, vous le regardez de haut comme si c’était un vermicelle, avec dédain, mépris et condescendance.
Rappelez-vous : la personne devant vous est peut-être grande physiquement, elle vous dépasse peut-être de plusieurs centimètres, mais le trône sur lequel vous êtes assis vous donne une supériorité morale.
Deuxièmement, lorsqu’une personne vous critique ou vous pose des questions (un journaliste, par exemple, ou un adversaire politique), vous devez pencher la tête légèrement vers l’arrière, relever le menton, froncer les sourcils et retrousser le nez comme si vous sentiez une odeur particulièrement désagréable.
Cette combinaison complexe de signes faciaux mettra votre interlocuteur mal à l’aise, comme si vous le déshabilliez du regard.
Il se mettra à bredouiller et à perdre de son assurance, comme si son pantalon était tombé et qu’il se retrouvait en bobette devant Votre Majesté.
« JE SUIS DÉSOLÉ »
Autre signe distinctif du Coderre- Labeaume : tout comme il n’y a aucun mot français pour désigner les gens qui ont perdu un enfant (alors que les mots « veuf » et « orphelin » existent), il n’y a aucun mot pour dire « j’ai fait une erreur », « je me suis trompé » ou « je suis désolé ».
Ces idées n’existent tout simplement pas pour les gens qui parlent le Coderre-Labeaume.
On dit qu’en innu, il y a au moins 50 mots pour décrire la neige.
Aneogavinq : « Neige très dure et très compacte. »
Aomyolc : « Neige fondante. »
Apinngraut : « Première neige de l’automne. »
Aqidloqaq : « Neige molle. »
Kanangniut : « Banc de neige formé par un vent du nord-est. »
Katakartanaq : « Neige croustillante », etc.
Mais en Coderre-Labeaume, aucun mot n’existe pour dire « je m’excuse ».
On dit plutôt : « Tu n’as rien compris », « Tu es dans le champ » ou « Tu es dans l’erreur ».
Avec la lèvre qui relève du côté gauche de la bouche.
DES MASCOTTES
Autre signe distinctif du Coderre- Labeaume : le rire.
Autant les gens qui parlent allemand peuvent paraître rigides et austères, même lorsqu’ils sont d’excellente humeur, les coderre-labeaumophones ont toujours l’air contents.
Ils rient, même lorsque rien ne va.
La course Formule E ? « Ahahahah, tout va bien, tout est super ! »
Le troisième lien ? « Ahahahah, tout est cool, tout est sous contrôle ! »
C’est ce qu’on appelle en linguistique « le syndrome de la mascotte ».
C’est-à-dire des créatures joviales, clownesques et gonflables.
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