Coiteux et la pensée magique

Comment déconstruire l’État ...

À la manière de Carlos Menem en Argentine

Tribune libre

En écoutant ce que veut faire Martin Coiteux pour l’avenir du Québec, il faut se référer à l’histoire. Surtout, son histoire. Hier j’ai appris que notre ministre est allé étudier en Europe et par la suite, le voilà parti pour…l’Argentine. Mais que peut-il bien faire là-bas ? Que trouve-t-il là de si précieux ? Ce n’est certainement pas pour prendre un bain de soleil.

Son dada, son amour c'est l’économie. Et sa façade politique ; créer l’espoir de rendre plus riche les citoyens. Son mentor ? Carlos Menem. Mais qui est-il ?
Voici un extrait du scénario de (The Take) un film fait sur Menem et l’histoire récente de l’Argentine:

««1989 - Carlos Menem remporte les élections présidentielles de 1989 sur une plateforme traditionnelle péroniste de reconstruire l'industrie nationale. Une fois au pouvoir, il prend un virage serré à droite, en imposant ce qu'il appelle "la chirurgie sans anesthésie». Les politiques de Menem en Argentine tournent dans le modèle du FMI et de la Banque mondiale. Presque tous les actifs nationaux sont privatisés, les marchés des changes sont déréglementés, et le peso est rattaché au dollar américain au «one-to-one». Alors que le PIB de l'Argentine a presque doublé, le taux de chômage s’élève de 6% à 18% alors que des centaines de milliers de travailleurs sont rationnalisées (downsized) dans les privatisations. La dette publique augmente, des scandales de corruption éclatent sur une base mensuelle, mais le FMI et la Banque mondiale continue de prêter des dizaines de milliards de dollars à l’Argentine.»»

Voilà le mentor, le canevas de la vision de notre ministre du Trésor. Malheureusement, il ne le dit pas très fort, mais sont plan de transformation du Québec loge à cette adresse.
Et la suite ?

Voici la suite des évènements qui vont se bousculer:

«« En 1999 - Fernando De la Rua est élu président sur une plate-forme anti- corruption. Pendant son court mandat, il fait peu pour modifier les politiques économiques du gouvernement Menem .

Octobre 2001 - L'usine Zanon Céramique en Patagonie est occupée par ses travailleurs mis à pied.

18 décembre 2001 - Une usine de confection de Buenos Aires , l'usine Brukman , est abandonné par ses propriétaires et reprise par ses travailleurs .

19 décembre 2001 - L'Argentine explose! Suite aux gestes du gouvernement qui avait empêché les Argentins de retirer sur leurs comptes bancaires , des émeutes de la faim éclatent dans tout le pays et dans la banlieue de Buenos Aires . Le président De la Rua annonce un couvre-feu et l'état de siège. Des millions d'Argentins désobéissent, et dans la capitale, la Plaza de Mayo et le Congrès sont pris d'assaut par les citoyens en colère scandant " Que se vayan todos " ( Qu'ils partent tous! ) Les policiers et militaires tuent plus de 25 personnes dans tout le pays .

20 décembre 2001 - Fernando de la Rua démissionne . L'Argentine passe par cinq présidents en trois semaines. Le deuxième président, Adolfo Rodriguez Sàa, fait défaut sur la dette extérieure, et la monnaie est dévaluée , perdant plus de deux tiers de sa valeur . Autrefois c’était le pays le plus riche pays d'Amérique latine, mais là, plus de 50 % des Argentins tombent en dessous du seuil de la pauvreté.

Il y a une explosion de l'activisme populaire dans tout le pays , mais en particulier à Buenos Aires . Les chômeurs dans les banlieues industrielles, qui se sont organisés dans la réduction des effectifs du début des années 90 , emploient la " piquete " technique de blocage de routes à faire des demandes au gouvernement . Des " assemblées de quartier " se forment aux coins des rues pour discuter de la politique nationale ou locales et de la pratique de la démocratie directe . Des entreprises abandonnés ou en faillites sont occupées par leurs anciens travailleurs ; des banques, des boulangeries, des dispensaires, des lignes de bus et écoles .»»
«« »»

Voilà, où se trouve la «pensée magique» de monsieur Coiteux. S'il croit que nous ne l’avons pas à l’œil, dites-lui qu’il se trompe….magistralement !
Maintenant vous savez. Il ne faut pas le laisser faire!

• réf : http://www.thetake.org/index.cfm?page_name=argentina_hostpry_timeline
• et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Argentine


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4 commentaires

  • Jean Lépine Répondre

    27 novembre 2014

    Suggestion d'une lecture très édifiante sur ce thème:
    La stratégie du choc_La montée d'un capitalisme du désastre. de Naomi Klein.
    Gros bouquin facile à lire. Rempli de superbes délinquants sans moral.
    Les Coiteux,digne et fanatique élève du gourou Milton Friedman n'ont qu'une vision mensongère répétée ad nauseam pour en faire une vérité...(opinion de Goebels)...
    c'est le TINA (there is no alternative)de Reagan et Thacher...
    "Le meilleur des mondes" s'en vient...quel bonheur...

  • Yvon Lagacé Répondre

    27 novembre 2014

    J'ai récemment trouvé ce reportage sur Youtube, et ce qui y est décrit, ressemble étrangement à ce qui s'est passé en Argentine, tout comme dans le reportage, on parle du Vénézuela, de l'Équateur et de l'Iraq.
    Très instructif, le titre est : Les confessions d'un assassin financier
    Durée : 58 minutes
    https://www.youtube.com/watch?v=fAU7BerV9PA
    Très intéressant sur la façon de faire du FMI et de la Banque Mondiale (si tout cela est vrai bien sûr).

  • Archives de Vigile Répondre

    27 novembre 2014

    Martin Coiteux est de la meme gang que éric duhaime , monsieur démocratie en iraq , et johanne marcotte , donc sans commentaire

  • François A. Lachapelle Répondre

    27 novembre 2014

    Merci Bélair Normand pour cet excellent rappel historique extrait du CV de Martin Coiteux, notre ministre du Conseil du trésor.
    Un intéressant parallèle peut être fait avec le silence sur leur parcours passé entre Martin Coiteux en Argentine et Philippe Couillard en Arabie saoudite. Ces "faiseux", les Daoust-Coiteux-Leitao-Couillard, sont dangereux pour le Québec.
    Ces adeptes idéologues, apprentis-sorciers, propagateurs d'une pensée magique sont de véritables déconstructeurs du Québec réel, historique, construit sur un territoire immensément riche.
    Yvan Dallaire a raison de rappeler qu'il existe une grande différence entre gouverner et gérer. Ces élus ne font pas cette importante différence. Ils sont dangereux.