Dans le but de favoriser l’achat local, la Chambre de commerce de Charlevoix a lancé cette semaine la chouenne, une monnaie locale à dépenser dans les commerces de la région.
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La chouenne est actuellement acceptée dans plus d’une centaine d’endroits et elle s’annonce déjà prometteuse.
«Une chouenne égale un dollar. C’est facile, il n’y a pas de taux de change et il n’y a pas de spéculation non plus. Vous pouvez acheter des chouennes papiers ou vous pouvez acheter des chouennes numériques», a expliqué Johanne Côté, directrice générale de la Chambre de commerce de Charlevoix.
Le projet cherche à contrer l’exode des clients vers les grands centres comme Québec et vers l’achat en ligne.
«Ce qu’on souhaitait, c’est de pouvoir conserver l’argent local pour avoir une prospérité économique et qu’on continue à pouvoir faire vivre des commerces de proximité», a précisé Mme Côté.
Les clients peuvent commander des chouennes à la Chambre de commerce et il est également possible de télécharger cette monnaie sur son appareil mobile. À plus long terme, on espère pouvoir déployer des guichets dans la région.
«C’est considéré un peu comme une carte prépayée. [...] C’est simplement le mode de paiement qui change», a noté Mme Côté.
Pour inciter la population à utiliser la chouenne, la Chambre de commerce offre une promotion de lancement qui bonifie de 20 % la valeur des chouennes achetées jusqu’à concurrence de 250 000 chouennes en circulation.
«Après ça, tous les gens qui vont acheter de la chouenne vont quand même profiter d’un 5 % de remises à chaque fois qu’ils achètent des chouennes. Donc, ça accroit le pouvoir d’achat des gens de notre région», a mentionné Johanne Côté.
En date de samedi, il restait environ 70 000 chouennes disponibles, signe que l’engouement pour la nouvelle monnaie est bien présent.
Les commerçants étaient d’ailleurs emballés par ce projet.
«C’est un gros mot qu’on utilise beaucoup, mais en fait l’achat local, c’est d’acheter chez quelqu’un qui va revenir acheter chez toi et toi tu vas retourner acheter chez lui», a souligné Julie Bouchard, copropriétaire d’Al Dente. «Donc, l’économie circulaire qui est liée à ça, c’est seulement un avantage. Moi quand j’ai vu qui participait, et il va y avoir encore beaucoup de gens qui vont s’ajouter, moi je sais déjà où dépenser toutes mes chouennes.»
L’objectif est que la chouenne devienne intemporelle et que les habitants de la région continuent de l’utiliser dans les années à venir.