Pour «réparer l’injustice» que la Davie subit depuis des années, le scénario idéal serait l’élection d’un gouvernement minoritaire à Ottawa le 21 octobre, selon Yves-François Blanchet.
C’est ce que le chef du Bloc québécois (BQ) a affirmé tôt mardi matin lors d’un point de presse organisé à l’entrée du chantier naval lévisien.
«On peut imaginer que le meilleur scénario pour la Davie, pour Lévis et pour l’ensemble des dossiers de nationalisme économique, ce soit en effet un gouvernement minoritaire [...] Si ça arrivait, je pense que nous sommes [les bloquistes détenant possiblement la balance du pouvoir] la meilleure chance de la Davie d’avoir davantage sa part des contrats», a soutenu M. Blanchet sans vouloir indiquer une préférence pour un gouvernement minoritaire libéral ou conservateur.
Dans le dossier de la Davie, le chef du BQ a d’ailleurs renvoyé les conservateurs et les libéraux dos à dos. D’après lui, «les conservateurs ont développé une stratégie de construction navale qui s’est déployée au détriment de la région de Québec, de Lévis et de la Davie. Force est d’admettre que les libéraux n’ont rien amélioré. Ils se sont réveillés à la dernière minute. Finalement, ils n’ont rien déployé de moindrement substantiel».
Les libéraux fédéraux ont rapidement réagi à cette sortie par voie de communiqué de presse. On peut y lire que «les propos tenus aujourd’hui par le chef du Bloc nuisent aux intérêts des travailleurs de la Davie [...] M. Blanchet refuse de l’admettre, mais la vérité, c’est que malgré toutes ses incantations, le chef du Bloc ne peut rien faire pour aider les travailleurs de la Davie».
Troisième lien
Mardi matin, Yves-François Blanchet a par ailleurs répété vouloir attendre les conclusions du BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) avant de se prononcer sur le projet de troisième lien entre Québec et Lévis.
Pourtant, Christiane Gagnon, candidate bloquiste à Québec, a récemment soutenu qu’elle voterait contre un projet de troisième lien dans la mesure où le BAPE ne s’est pas encore prononcé sur cet enjeu.
Interrogé là-dessus, M. Blanchet a évoqué «une position personnelle» de Mme Gagnon et a refusé d’y voir une quelconque contradiction avec la position officielle du parti. «On est d’accord pour être d’accord. Elle a le droit d’avoir des inquiétudes personnelles. C’est normal», a-t-il minimisé.
Présente au point de presse mardi, Christiane Gagnon est repartie rapidement sans vouloir répondre aux questions du «Journal de Québec».