L’aide accordée à Capitales Médias et au journal Le Devoir se confirme. Les deux entreprises devront notamment accoucher d’un nouveau modèle d’affaires, en vertu de leur entente avec Québec.
On apprenait à la mi-décembre que le gouvernement attribuerait un prêt de 10 millions $ au Groupe Capitales Médias (GCM). Une semaine plus tard, Le Devoir annonçait qu’il bénéficierait d’un prêt dans des conditions similaires, mais cette fois au montant maximal de 526 000 $.
C’est maintenant officiel depuis la publication, mercredi, de ces décisions dans la Gazette officielle du Québec.
Les décrets établissent clairement que les sommes sont à la disposition des quotidiens pour « mettre en œuvre un programme de transformation » vers le numérique et pour « mettre en place un nouveau modèle d’affaires ».
Dans les deux cas, l’initiative émane des entreprises elles-mêmes, précise-t-on. Et c’est parce que leurs projets présentent « un intérêt économique important pour le Québec » que le gouvernement a acquiescé.
Garanties imprécises
Sans surprise, c’est le bras financier du gouvernement, Investissement Québec, qui administrera les prêts. L’organisme est ainsi autorisé à « fixer toute autre condition ou modalité usuelle » nécessaire à l’atteinte de ses objectifs.
Toutefois, le document contient peu de précisions sur les garanties ou conditions de remboursement exigées aux groupes médiatiques. L’aide financière devra être octroyée selon des modalités « qui seront substantiellement conformes aux paramètres établis à la recommandation ministérielle », peut-on lire.
Lors de l’annonce du prêt à GCM, son propriétaire, Martin Cauchon, a vigoureusement défendu l’indépendance de ses salles de nouvelles. Toute remise en question de celle-ci est « fondamentalement une insulte pour les journalistes », avait tonné l’ex-ministre fédéral libéral, qui possède Le Soleil (Québec), Le Droit (Ottawa-Gatineau), Le Quotidien (Saguenay), Le Nouvelliste(Trois-Rivières), La Tribune (Sherbrooke) et La Voix de l’Est (Granby).
Dans la compétition, le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a plutôt vu dans cette aide gouvernementale un régime « d’exception » et un apparent « favoritisme ».
Pour sa part, la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, a souligné que cette entente permettrait d’éviter la perte de nombreux emplois.
« Centre commercial virtuel »
Rappelons que l’aide versée à GCM s’inscrit dans un plan plus vaste totalisant 26 millions $, qui comprendrait entre autres un projet de « centre commercial virtuel ».
De son côté, Le Devoir prévoit investir 5,2 millions $ dans sa transition numérique.