Callac : un cas d’école du crime contre l’humanité du 21e siècle

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Renaud Camus contre le Bidon-Monde

Cette affaire de Callac est un cas d’école : elle pourrait servir d’exemple à tout de que j’écris, pense et répands depuis des lustres en tâchant, comme d’autres ici, et à leurs côtés, d’alerter nos concitoyens hébétés par la propagande perpétuelle. Tout y est, il n’y manque pas un bouton de guêtres.


D’abord ce mythe de la dépopulation, et en l’occurrence de la dépopulation des campagnes. Il n’y aucune dépopulation. Il y a partout dans le monde une croissance démographique désastreuse, qui est l’un des plus grands maux qui menacent la planète et la principale explication de son désastreux état. Les peuples les plus conscients de la situation écologique, serait-ce inconsciemment, pratiquent une légère décroissance qui est la sagesse même et qui devrait être un modèle pour la Terre entière et particulièrement pour l’Afrique, où les taux de natalité sont délirants. La sagesse des vieux peuples indigènes de France, d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne, de Russie, de Grande-Bretagne est contrecarrée, et ses effets sont annulés, par ce qu’on appelait jadis “l’immigration“ et qui a pris une telle ampleur que ce terme du siècle dernier est aujourd’hui tout à fait impropre, dépassé, et qu’il convient de parler plutôt de submersion migratoire, d’invasion, de colonisation, d’occupation étrangère imposée, de Grand Remplacement, de génocide par substitution.


Ce Grand Remplacement est imposé par toutes les forces que j’appelle davocratiques, la davocratie étant la gestion purement comptable du parc humain par Davos et par les industries de l’homme. L’homme qu’exige et que fabrique la davocratie est interchangeable à merci, comme s’il n’avait ni âme, ni histoire, ni culture. Il est à la fois producteur, consommateur et produit. En ces trois qualités il convient à ses maîtres qu’il soit toujours plus nombreux, afin d’assurer la perpétuation de la bulle économique. C’est donc une nécessité impérieuse, pour la davocratie, dont l’idéologie totalitaire est le remplacisme global, que les populations à faible taux de natalité soient remplacées partout où elles se trouvent par des populations à fort taux de natalité, qui assureront la consommation du monde et, entre parenthèses, sa consumation, sa dévastation, à laquelle nous assistons chaque jour.


C’est l’ONU qui est la plus cynique à cet égard, ou la plus imprudente, encore que l’Union européenne n’ait pas grand chose à lui envier. Ces organisations et bien d’autres parlent très ouvertement du remplacement des populations vieillissantes et en déclin démographique, c’est-à-dire des populations qui sont en fait, démographiquement, les mieux adaptées au présent état de la Terre. Le vieillissement est un effet marginal de la décroissance. À en juger par le spectacle qu’offrent les sociétés les plus jeunes, dont la jeunesse semble n’être qu’un temps d’avance vers le bidonville global, ou Bidon-Monde, un terrain vague universel hyperviolent où tout tombe en ruine et plus rien ne marche, il n’est pas sûr que le vieillissement soit si fâcheux qu’on veut nous le faire croire. Quand à la décroissance démographique, elle est si précieuse, si écologique et si sage qu’un peu de vieillissement n’est pas trop cher payer pour l’assurer. Ce qui manque le plus à la Terre est le manque, le vide, l’absence, l’espace perdu, la campagne, la poésie, le silence pour l’oreille et pour l’œil, la liberté spatiale, la transcendance, la terre.


Il n’y a pas la moindre désertification des campagnes. Au contraire il y a leur enlaidissement perpétuel, leur industrialisation fût-elle agricole, leur lotissement systématique sous la pression démographique, le massacre de leurs paysages par les éoliennes et les champs photovoltaïques, leur course précipitée vers la banlieue universelle et le bidonville global, leur plastification massive, leur artificialisation générale, qui est l’autre nom du remplacisme global, l’idéologie reine du totalitarisme davocratique. Il n’y a pas la moindre désertification des campagnes : ce qu’il y a, c’est le retrait général des services publics, l’abandon du concept même de service public, son remplacement par le service des intérêts privés davocratiques, auxquels est livré le monde comme sont livrés nos peuples. La dépossession de l’homme est une privatisation de la planète au seul profit de Davos, c’est-à-dire des hyperriches, des fonds de pensions, des hedge-funds, des gafams, des multinationales, des banques, de tous les pouvoirs auxquels les États sont en train de passer la main, souvent volontairement, comme fait le nôtre, qui vend le pays à l’encan.


Pour que cette opération soit possible il faut une matière humaine indifférenciée, parfaitement interchangeable, liquéfiée en vue de sa liquidation finale, et parfaitement interchangeable : Bretons contre Bantous, Normands contre Peuls, Vendéens contre Wolofs, Poitevins contre Rifains, Kabyles, Mozabites, Pachtounes, Annamites, Coréens. Y a-t-il lieu de rappeler ici que l’unicité de chaque être, son caractère unique, irremplaçable, est la condition même de sa dignité ? Ni les individus ni les peuples ne sont échangeables, ou alors ils ne sont rien. On ne peut pas remplacer les uns par les autres, c’est un crime. C’est pourquoi le Grand Remplacement, ou génocide par substitution, est le crime contre l’humanité du XXIe siècle.