C'est trop peu

Et que le premier ministre ne se méprenne pas. Ce dernier épisode constitue une crise politique. Une vraie.

L'affaire Bellemare - la crise politique

En réaction aux allégations de son ancien ministre de la Justice, Marc Bellemare, le premier ministre Jean Charest vient d'annoncer qu'il recommandera la tenue d'une enquête publique sur le mode de nomination des juges.
Ce qui, considérant les allégations qui ne cessent de s'accumuler depuis un an sur des pratiques possibles de collusion, de corruption, de dépassements répétés de coûts dans les projets d'infrastructures et de financement douteux du PLQ, est une initiative nettement insuffisante parce que beaucoup, beaucoup trop restreinte.
Car les allégations de Me Bellemare portent en fait sur les liens présumés entre l'influence de collecteurs de fonds libéraux et des retours d'ascenseur - dans ce cas-ci, dans la nomination de certains juges.
D'autant plus qu'ajoutée à la mise en demeure et la menace de poursuite dont fait l'objet Me Bellemare de la part du PM, cette suggestion ressemble plus à une tentative de mettre le couvercle sur la marmite et de gagner du temps plutôt qu'a une intention réelle d'aller publiquement au fond des choses. L'imputabilité ne semble toujours pas être au rendez-vous. En fait, ça sent presque la diversion.
Bref, l'annonce du premier ministre, c'est vraiment trop peu. Et elle ne fera rien pour rétablir la confiance ébranlée des citoyens en leur gouvernement et certaines de leurs principales institutions démocratiques.
En point de presse, ce matin, Monsieur Charest déclarait qu'il trouvait «dur» pour lui, personnellement, tout ce qui se passe.
On en convient aisément.
Mais le propre d'un premier ministre n'est-il pas de faire passer l'intérêt public avant ses propres difficultés personnelles?
Là-dessus, les citoyens attendent encore.
Et que le premier ministre ne se méprenne pas. Ce dernier épisode constitue une crise politique. Une vraie.
Au point où même les médias canadiens-anglais, écrits et électroniques, y prêtent tout à coup une très grande attention. Je ne me souviens pas d'avoir vu une conférence de presse de Jean Charest sur des questions «internes» être diffusée en direct sur les ondes de CBC. Ce qui vient pourtant de se produire
Et cet intérêt, il se prête pour une raison assez fondamentale: c'est bel et bien l'intégrité du gouvernement du Québec et de son premier ministre qui est remise en question.
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*** Pour le détail de l'histoire, voir: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/04/12/marc-bellemare-en-remet.aspx


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