C'est Lucien Bouchard qui a cassé le Québec, pas la défaite référendaire de 1995!

Comme personnage historique, il fait dur!

Chronique de Jean-Jacques Nantel

Une entrevue télévisée avec Lucien Bouchard va être présentée fin août au cours de laquelle il va achever de se déshonorer en prétendant que la défaite référendaire de 1995 a cassé quelque chose au Québec.

La vérité, c’est que c’est lui qui a tué le mouvement souverainiste en exploitant et en épuisant notre ferveur patriotique. Supposément pour obtenir ce qu’il appelait ses ¨conditions gagnantes¨ - c’est la même chose que ¨les vraies affaires¨ des Libéraux - Bouchard a demandé toutes sortes de concessions aux seuls francophones. Il a gagné du temps pour ensuite nous dire au soir de son élection de 1998 qu¨on n’avait pas le pourcentage¨ pour faire un troisième référendum. (Il avait pourtant obtenu à peu près le même pourcentage que Parizeau quatre ans auparavant.)

Le pauvre homme, qui craignait d’affronter les gros yeux du Canada anglais (c’est un ancien souffre-douleur), connaissait parfaitement les statistiques sur l’évolution de la démographie au Québec. Il savait que le pourcentage des francophones dans la population totale allait baisser rapidement si on attendait trois autres mandats pour tenir un autre référendum (i.e. un deuxième mandat du PQ plus deux des Libéraux). Or, c’est exactement ce qu’il a fait pour ensuite démissionner en catastrophe en 2001 pour aller se remplir les poches en tant que lobbyiste.

Depuis sa démission de 2001, jamais on ne l’a revu dans des assemblées souverainistes et plus jamais on ne l’a entendu parler en bien de la souveraineté. À chaque occasion, il s’est plutôt évertué à décourager les Québécois, à les déprimer et à leur enlever du bonheur pour justifier le fait qu’il a eu peur de faire un référendum quand c’était le temps. Il a laissé passer le moment historique.

Depuis 2001, il n’a pas cessé d’utiliser des expressions comme ¨c’est inatteignable¨; ¨c’est trop tard¨; ¨ il faut changer de rêve, ¨il faut être lucide¨, ¨les québécois ne travaillent pas assez¨ (entendez ici les Québécois de souche), etc. etc.

Pour lui, sa petite personne, qui aura disparu dans dix ans, passe avant tout… bien avant le bonheur et l’avenir de sa patrie!

Si lui et ses patrons réussissent à nous détruire avec une immigration massive dont on n’a absolument pas besoin, alors l’histoire du Québec se sera résumée à quatre cent ans de travail pour développer un pays de roches et de glace, pour élever des familles de quatorze enfants et à une lutte de tous les instants pour survivre aux tentatives de génocide de la plus grande puissance du monde; tout cela pour aboutir à une fabuleuse apothéose, à un gigantesque feu d’artifice : Lucien Bouchard aura obtenu une pension de premier ministre !!!


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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 août 2016

    Réflexions des plus pertinentes ! Que de vérités pures en ressortent. Malgré le mal à en accepter d'aucunes et de voir où la peur maladive peut conduire et pire, l'appât du gain si mauvaise conseillère pour qui veut sincèrement défendre des valeurs profondes et soutenir " son peuple " ... plutôt son soi-disant peuple. Un honte ... Honte basée sur la manipulation crasse, les jeux de coulisses qui perdurent et malheureusement nous ramènent toujours à constater notre manque ce cran.
    Il nous faudrait plus de Alain Deneault. Exemple par excellence d'un esprit sain...d'une intelligence remarquable et constance quant à ses propos. Comme dit M. Lagace, nous n'avons pas le droit d'oublier 400 ans d'histoire et surtout de se renier soi-même.

  • Jean-Claude Michaud Répondre

    16 août 2014

    Lucien Bouchard fut quand même un bon premier ministre du Québec malgré l'erreur des fusions forcés et d'avoir trop mal coupé dans le système de santé en coupant des infirmières au lieu des technocrates du ministère de la santé.
    L'homme a un gros égos certes mais il a amené avec Dumont le oui à 49.4% alors que l'intègre monsieur Parizeau, un vrai indépendantiste partisan de la clarté faisait du surplace. Lucien Bouchard et Dumont voulait surtout le rapport de force du oui pour négocier une souveraineté-association avec Ottawa alors que monsieur Parizeau n'y croyait pas et leur avait accordé la question référendaire comme compromis.
    Par contre, sa décision de ne pas renforcer la loi 101 montre qu'il avait peur de la réaction des anglophones et fut décevante pour les nationalistes.
    Je pense qu'il croyait sincèrement pouvoir amener les conditions gagnantes éventuellement mais il a échoué. Peut-être que son ami le très fédéraliste Paul Desmarais le découragea car ce dernier à toujours combattu l'idéal indépendantiste. Je regarderai éventuellement ce documentaire de la chaîne nationale Télé-Québec pour entendre son point de vue.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2014

    Je suis toujours surpris que des journalistes courent encore après d'ex-politiciens finis et brûlés comme Lucien Bouchard pour des entrevues. Même pour consolider le statu quo politique. Qui a intérêt à réveiller les morts! Voici ce que j'écrivais de lui dans mon livre «L'appel au pays réinventé» publié en 2012 (pages 74 et ss):
    Girouette politique, Lucien Bouchard fut le plus grand fossoyeur de l'idée du pays. Ne sachant que faire de la souveraineté une fois au pouvoir, on se rappellera sa déclaration qu'il n'y avait plus d'argumentaires pour le pays du Québec. Tout en parlant de conditions gagnantes avant tout nouvel appel au peuple, conditions qui, si elles avaient pu être satisfaites, auraient prouvé l'inutilité du pays du Québec. Avec le plein de députés à Québec et à Ottawa, il finit par démissionner en s'en prenant aux Québécois de ne pas l'avoir soutenu dans ses politiques conservatrices qui étaient de nature à plaire au fédéral et aux provinces. Une manière de se faire pardonner sa trahison fédérale! Les Québécois auraient se méfier d'un dirigeant si instable, à la carrière politique brûlée avant qu'il ne la commence au Parti québécois...
    C'est triomphant que Lucien Bouchard revient de sa mission commerciale en Chine en 1997. Il annonce pour un milliard de dollars de contrats et de lettres d'entente. En 2006, les résultats d'une enquête de Zone Libre de Radio-Canada diffusée le 10 mars montrent que ce milliard avait fondu à 32 millions!... Lors de son premier discours inaugural, il déclare que la priorité de son gouvernement serait l'éducation. La suite: une coupure annuelle de un milliard de dollars et une démobilisation de tout le personnel enseignant... Les fusions municipales forcées qui allaient marquer son mandat se sont avérées un pur (et coûteux) remue-ménage. Sans aucun mandat populaire...
    Lucien Bouchard s'est fait beau parleur et convaincant. Dès qu'on creusait un peu, on découvrait le réformateur à l'ancienne, le récupérateur de la démocratie, le sophisme dans le discours, le politicien sans vision du nouvel homme occidental québécois. Annoncé comme le sauveur après le référendum perdu en 1995, il s'est avéré le vrai fossoyeur de l'idée du pays. Il ne connaissait pas la justification du pays et, comme tous les autres, mettait la priorité sur la diminution de la dette et l'équilibre du budget de l'État...
    Bouchard aura arboré toutes les couleurs politiques, floué tout le monde, divisé les Québécois comme jamais et montré où il a toujours logé par son «Pour un Québec lucide» avec d'autres!

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2014

    Comment savez-vous d'avance le message que Lucien Bouchard laissera lors de l'émission qui sera présentée le 25 août prochain?

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2014

    Donc on aurait été mené par des incapables depuis la naissance de l'idée d'indépendance? Absolument pas. C'est chez la volonté générale pour cette idée du peuple Québécois qu'il faut regarder. Avec un appui général de 60%, 70%, on aurait eu les meilleurs chefs indépendantistes du monde.
    Par ailleurs. Sortie cheap de Fortin. Les héritiers du MSA de Lévesque, Les héritiers du RIN de Bourgault. J'ai toujours blâmé certains parmis les seconds de ne pas laisser manoeuvrer les premiers et de foutre la m... , allant dans les pires cas, jusqu'à les traiter de crypto-fédéralistes, de faux, de traitres. Toujours dans les pires cas, s'en était franchement ridicule.
    Ici dans ce cas, c'est le contraire. Mario Beaulieu a été élu démocratiquement. Je m'attendais à ce que les héritiers du MSA ne servent pas la même poutine qu'ils se sont toujours fait servir.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 août 2014

    Monsieur Nantel,
    Vous avez un excellent esprit de synthèse. Lucide Bouchard est la preuve vivante que les partis indépendantistes doivent cesser de se chercher des sauveurs et commencer à s'intéresser à la cohérence de leurs idées. Un bon chef est avant tout fidèle à la cause qu'il s'est engagé à défendre et au projet qu'il est censé réaliser.
    Bien qu'on ne puisse pas comparer la traitrise de Bouchard au comportement de Pauline Marois, je vous dirais qu'avec son histoire de charte des valeurs, celle-ci nous a entrainés dans un cul-de-sac qui n'a pas grand-chose à voir avec notre lutte contre nos véritables adversaires. Ceux qui veulent anéantir la nation québécoise ne portent pas de foulard et occupent des sièges au Parlement d'Ottawa et à Bay Street.
    Il faudrait dorénavant avoir de la suite dans les idées. Il faudrait cesser d'avoir peur et de changer de cap selon les idées que les médias essaient de nous mettre dans la tête avec leurs sondages bidon et leurs autres stratégies de manipulation. Par exemple, Radio-Canada présente systématiquement Mario Beaulieu comme un «pur et dur», voire un terroriste. Radio-Canada ignore les crimes abominables commis par Ottawa avec notre argent en Afghanistan, en Libye, en Syrie, en Côte d'Ivoire et en Ukraine, pour ne nommer que ces endroits, pour que nous continuions de nous imaginer que nous vivons dans un beau grand pays démocratique et respectueux des droits de la personne.
    Les méfaits de Lucide Bouchard n'auraient pas été possibles sans la collaboration étroite de Radio-Gesca et des autres valets médiatiques, qu'il conviendrait de dénoncer de temps à autre pour que la population cesse de croire tout ce qu'elle voit à la télé, que ce soit Bouchard, saint Dallaire ou un autre clown de service présenté comme éminemment sympathique par les faiseurs d'opinion.
    En tout cas, bravo, Monsieur Nantel!

  • Yvon Lagacé Répondre

    13 août 2014

    Votre dernier paragraphe dit tout.
    Nous n'avons absolument pas le droit d'oublier nos 400 ans d'Histoire, le travail de nos ancêtres d'une étoile à l'autre pour bâtir un Pays, les luttes qu'ont menés nos Patriotes.
    Nous n'avons tout simplement pas le droit de laisser le projet d'indépendance se noyer dans l'immigration, nous savons très bien que dans 20 ou 30 ans il sera trop tard.
    Nous avons absolument besoin d'un vrai projet de Pays sur la table, d'un leader convaincu et convaincant, car le peuple suivra un leader convaincu, et à la dernière élection nous avons bien vu ce à quoi mène un leader hésitant.
    Nous n'avons plus droit à l'erreur, le temps presse, il faut donc être bien préparé, bien savoir à quoi s'attendre de l'ennemi, et soutenir notre projet et notre leader envers et contre tous.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 août 2014

    Je voulais dire « 40 % des Québécois .. », pas 49, évidemment.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 août 2014

    Il est vain de chercher des boucs émissaires. C'est 49 % des Québécois francophones qui ont voté contre eux même en 1995, pas Lucien Bouchard.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 août 2014

    Je me rappelle d'avoir dit à un militant péquiste de Gaspé qui était fier de l'arrivée de Lucien Bouchard comme chef du PQ qu'il en serait le dernier chef. L'agonie de ce parti dure depuis ce temps... On a voulu être plus démocratique que les Canadians en voulant absolument l'assentiment du peuple pour l'accession à l'indépendance. L'Écosse va subir le même sort que nous après leur référendum de septembre...

  • François A. Lachapelle Répondre

    12 août 2014

    Lucien Bouchard carbure aux émoluments fixes et variables ayant accumulé plusieurs revenus de retraites: ses régimes personnels, celui de député et ministre de la Chambre des communes, celui du Parlement du Québec, ses revenus d'avocat de prestige pouvant facturer au-delà de 700$ l'heure.
    Sous un certain angle, on peut dire que Lucien Bouchard a réussi. On se souvient tous de son plaidoyer pro-domo alors interviewé par Anne-Marie Dussault lorsqu'il disait avec é-m-ooo-tion qu'il aimait son métier d'avocat.
    Lucien Bouchard est un parvenu qui n'a jamais aimé frayer avec le peuple comme René Lévesque. Il adore côtoyer ses semblables. Il ne peut pas être inspirant pour le peuple. Il excelle d'ailleurs à critiquer le monde ordinaire. S'il avait un brin de pédagogie, il saurait quoi faire pour dynamiser une personne, pour l'inviter à se surpasser. Le projet d'indépendance du Québec est un surpassement de soi collectif.
    Souvenons-nous de l'histoire de Cuba avec l'arrivée à la tête du pays du jeune avocat Fidel Castro en 1960. Ce fut la fuite de la mafia qui écrémait les richesses du pays et qui pervertissait le peuple avec ses pratiques malhonnêtes.
    Pour que l'indépendance du Québec arrive, il faut rechercher une approche honnête de tous ses citoyens, surtout chez les dirigeants. Avec la Commission Charbonneau, on peut penser que le défi est immense mais non insurmontable.
    Dans ce dossier d'honnêteté chez nos dirigeants et dans nos institutions, on ne peut pas faire confiance au Dr Philippe Couillard qui par son cv nous apparaît plutôt comme un agent double au service du Canada.
    Dans le même dossier de l'honnêteté, il y a tout le chapitre de l'économie avec sa composante de la Banque du Québec et de la monnaie du Québec devant affronter les paradis fiscaux. Il faut être ferré à la glace pour arriver à mettre sur pied de telles institutions. Il faut lire le dernier livre d'Alain Deneault, je cite: Paradis fiscaux: la filière canadienne. Écosociété, mar 2014.
    Remarque finale: les paradis fiscaux sont la création d'avocats. Toute ressemblance avec la réalité est totalement fortuite...

  • Archives de Vigile Répondre

    12 août 2014

    0ui Jean-Jacques, on n'en est pas à une trahison près! Et le père de l'étapisme ou de l'escalier à monter continuellement? Il faudrait voir l'accès au pays comme un mouvement social populaire pour avoir NOTRE PAYS, avec une question claire et courte.
    Chose certaine, il y a toujours des irréductibles, et la ré-union est à l'ordre du jour.
    Ça ne pourra pas toujours durer... ( air des 12 )

  • Pierre Cloutier Répondre

    12 août 2014

    Je l'ai dit, je le redis, je l'ai écrit et je l'ai écrit depuis 7 ans sur Vigile : les pires ennemis de l'indépendance de la patrie se trouvent à l'intérieur de nos propres rangs. Les élites péquistes n'ont cessé de nous trahir et vont continuer à le faire tant et aussi longtemps que les indépendantistes ne reprendront pas en mains ce parti. On a un autre exemple, aujourd'hui, avec la démission du député bloquiste Jean-François Fortin qui a la prétention de vouloir fonder son propre parti, sous prétexte que le nouveau chef veut parler d'indépendance le matin, le midi et le soir.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    12 août 2014

    Je "nous" rappelle que les Bouchard, Legault, Bachand, Rousseau, Johnson, Boisclerc..et dernièrement Marois, ont tous contribué à leur facon dans "l'achèvement" de cette cassure...
    On a donc de sérieuses mais sérieuses questions à se poser sur le caractère "mièvreux" de l'approche des derniers souverainistes.
    A t'on été trop tolérant ?
    Avons-nous manqué de fermeté envers eux ?
    Serait-ce une démonstration de plus que notre démocratie nous a été tout simplement volée ?
    __________
    Comment vaincre un opposant qui parvient à poser ses pions au coeur même de notre camp?