De passage à Moscou, le ministre des Affaires étrangères bolivien a rejeté l'idée d'une éventuelle intervention armée des Etats-Unis au Venezuela, envisagée par Donald Trump. Il a plaidé pour le droit de Caracas à l'autodétermination.
A l'occasion d'une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov le 16 août, le ministre des Affaires étrangères bolivien Fernando Huanacuni Mamani a jugé inacceptable l'idée d'une médiation étrangère dans les affaires du Venezuela.
«Nos pays, la Russie et la Bolivie, [...] rejetons fermement toute forme de médiation empiétant sur la souveraineté du Venezuela. Si nous voulons aider, nous pourrions respecter le processus démocratique lancé au Venezuela. Il est très important de préserver l'harmonie dans la région», a ainsi déclaré le ministre bolivien qui a par ailleurs déclaré à RT : «L'hégémonie du monde occidental et de l'empire [américain] est arrivé à sa fin».
Sergueï Lavrov a de son côté plaidé pour que les «désaccords» entre le Venezuela et d'autres pays dont les Etats-Unis soient surmontés «par des moyens pacifiques, par le dialogue». Il a par ailleurs lui aussi rejeté l'idée de toute «pression extérieure, sans même parler de la menace inacceptable d'une intervention militaire».
Le Venezuela connait une profonde crise politique qui s'est traduite notamment par une série de manifestations violentes de l'opposition depuis le mois d'avril 2017. Plus d'une centaine de personnes, partisans du gouvernement et opposants, ont perdu la vie dans ces affrontements. L'élection d'une assemblée constituante de 545 membres a encore envenimé encore la situation. Le scrutin avait en effet été boycotté par l'opposition et son résultat non reconnu par un certain nombre de pays, dont l'Union européenne et les Etats-Unis.
Donald Trump a évoqué le 11 août une possible «option militaire» dans le pays pour résoudre la crise après avoir refusé une proposition de dialogue téléphonique faite par le président vénézuélien Nicolas Maduro.
Plusieurs puissances régionales dont le Brésil, la Colombie, le Pérou, le Chili, le Mexique, l'Equateur, le Nicaragua et désormais la Bolivie ont fait part de leur refus de toute option militaire.
Fernando Huanacuni Mamani a évoqué les interventions militaires américaines en Libye, en Irak ou en Afghanistan, estimant qu'elles avaient entraîné «l'effondrement de ces pays». Qualifiant d’inefficaces les interventions étrangères, le ministre bolivien a appelé Washington à abandonner ses ambitions hégémoniques et à reconnaître l'existence d'un monde multipolaire.
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