Broyer le français

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Même les fédéralistes mous donnent raison à Impératif français

L’étrange message « Prenez une profonde respiration, broyez-vous. Va le tuer » a pris Twitter d’assaut mardi, suscitant hilarité générale et colère envers Telus, qui avait ainsi traduit sa publicité « Take a deep breath, ground yourself. Go kill it ».


Averti que ses messages étaient devenus viraux pour les mauvaises raisons, Telus, dont le siège social est à Vancouver, a vite fermé son compte Twitter et offert ses excuses, promettant que ça n’arriverait plus jamais, que les équipes du Québec seraient désormais mises à profit parce que « faire bon usage de la langue française dans toute sa beauté est important pour nous. » Ah oui ? C’est récent ?


J’oubliais, Google Translate, c’est gratuit, mais les traducteurs professionnels, eux, envoient des factures.


Trêve de rigolade


Il ne m’arrive pas souvent d’être 100 % d’accord avec Jean-Paul Perreault d’Impératif français, mais il a raison d’évoquer le « mépris » de Telus pour le Québec. Des erreurs de marketing de cette ampleur n’arrivent pas pour rien.


« C’est grave qu’une grande compagnie comme Telus n’ait pas mis en place une culture organisationnelle respectueuse du Québec et de la francophonie, » a-t-il dit au Journal. J’ajouterais « quasi incompréhensible ».


Pour avoir travaillé en communications à Vancouver, je sais quel soin on met là-bas à bien traduire les messages pour la clientèle chinoise. Une telle bourde serait impensable. Cette clientèle est trop importante.


Les statistiques indiquent un certain recul du français à Montréal. Les chiffres ne mentent pas, mais ne disent pas tout non plus. Les francophones ne sont pas en train d’être assimilés par les anglophones, mais une lassitude s’installe.


À moins de monter aux barricades non seulement pour défendre le français, mais pour lui crier notre amour, nous enverrons le message que notre langue n’existe qu’en marge de notre identité.


Comme le vendeur chez Adidas.