Après une procédure de destitution de neuf mois, la présidente brésilienne a été démise de ses fonctions par les sénateurs, qui l’ont jugée coupable d’avoir maquillé les comptes publics. Rousseff parle de son côté de «coup d'Etat parlementaire».
Le 31 août, deux jours après s'être défendue dans un discours devant le sénat, la présidente du Brésil a été destituée par un vote, qui l'a jugée coupable d'avoir enfreint les règles budgétaires nationales afin de minimiser l'ampleur des problèmes économiques traversés par le pays.
Le vote, qui vient clôturer une procédure de destitution qui aura duré neuf mois, a vu s'exprimer 61 sénateurs contre Dilma Rousseff et 20 en sa faveur.
La présidente déchue qualifie la procédure de coup d'Etat déguisé organisé par les forces politiques de droite et soutenu par les médias.
«Le sénat a pris une décision qui entre dans l'histoire des grandes injustices. Le sénat a commis un coup d’Etat parlementaire», a-t-elle déclaré, peu après sa destitution, avant de réaffirmer son innocence.
Elue en 2010 puis réélue quatre ans plus tard, la dirigeante de gauche sera remplacée par l’ancien vice-président de centre-droit, Michel Temer. Celui-ci, qui sera assermenté devant le Congrès dans la soirée, dirigera le Brésil jusqu'à la fin de son mandat en 2018.
Il devra faire face à la plus grave crise économique traversée par le pays d’Amérique latine depuis les années 1930, à laquelle il envisage de répondre par des mesures d'austérité.
Des réactions contrastées
En guise de réponse, le gouvernement vénézuélien du président socialiste Nicolas Maduro a annoncé mercredi le gel des relations diplomatiques avec le Brésil et le rappel de son ambassadeur, condamnant «énergiquement» la destitution de la présidente brésilienne Dilma Rousseff.
Il a été «décidé de retirer définitivement [notre] ambassadeur dans la République fédérale du Brésil et de geler nos relations politiques et diplomatiques avec le gouvernement issu de ce coup parlementaire», a signalé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
De leur côté, les Etats-Unis prennent acte de la décision du sénat, «confiants que les relations bilatérales fortes avec le Brésil continueront», a indiqué un porte-parole du département d'Etat.
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