À quelques heures d’une prise de contrôle par le ministère de l’Environnement du site où s’accumulent illégalement des huiles contaminées aux BPC, la compagnie Reliance a répondu vendredi à l’ordonnance de Québec qui l’oblige à s’occuper du nettoyage. Elle obtient donc un nouveau délai et doit fournir un plan d’intervention d’ici mardi.
« Nous n’accepterons aucun délai administratif ou mesure dilatoire », a réagi le maire de Pointe-Claire Bill McMurchie, lors d’un point de presse. Les élus municipaux, doutant de la capacité de Reliance de faire face à la situation, demandent au ministre Yves-François Blanchet d’agir « s’il y avait le moindre ralentissement » dans les travaux de décontamination promis.
C’est par voie de communiqué que le ministre Blanchet a fait savoir, vendredi matin, que Reliance avait manifesté son intention de collaborer. « J’accueille donc la réponse de Reliance avec des réserves », a écrit le ministre.
M. Blanchet a aussi promis qu’« un suivi de tous les instants » serait assuré. Reliance doit fournir un plan d’action préliminaire avant le 3 septembre et assurer la sécurité complète du site, à ses frais.
La compagnie parle
Devant les locaux de Pointe-Claire, vendredi matin, la surveillance était toujours assurée par les corps policiers. Un administrateur de la compagnie, Ted Marshall, a brièvement déclaré aux journalistes présents que « d’une manière ou d’une autre, la compagnie paierait ».
Plus tard, un homme se présentant comme un chimiste consultant engagé par Reliance en avril pour coordonner le nettoyage s’est adressé aux médias. Selon Harry Baikowitz, depuis la mort du propriétaire de Reliance en 2002, sa femme, Birdie Marshall, qui est très âgée, a négligé de « s’occuper » des résidus toxiques entreposés dans la cour. « Est-ce qu’on doit nettoyer tout ça et répondre aux demandes du gouvernement ? Oui. Est-ce que c’est dangereux ? Non », a-t-il déclaré à propos des huiles contaminées aux BPC.
Il a aussi affirmé que le nettoyage coûterait de 3 à 4 millions de dollars et que la compagnie le mènerait à bien, comme l’exige Québec.
M. Baikowitz estime que la réaction publique, depuis que le Journal de Montréal a révélé l’affaire, est exagérée. « J’ai fait de la confiture de framboises avec les fruits qui poussent ici cet été. Il n’y a pas de danger », estime M. Baikowitz.
Un chimiste du ministère de l’Environnement et la direction de la santé publique de Montréal ont tous deux estimé que les risques pour la santé et l’environnement étaient bien réels. L’éventualité d’un incendie constitue le scénario le plus catastrophique.
Par ailleurs, l’enquête continue en vue de transmettre un dossier au directeur des poursuites criminelles et pénales.
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