Les photos de Justin Trudeau avec le visage peint en noir qui ont été déterrées au cours de la dernière semaine ont changé la donne, du moins temporairement, dans la campagne électorale, estime Robert Bernier, professeur à l'École nationale d'administration publique.
«Il a fait une gaffe qui a fait beaucoup de mal dans le Canada anglais», a lancé d'entrée de jeu l'expert en politique, en dressant samedi le bilan de la dernière semaine de campagne en entrevue à l'émission «Le Québec matin», à LCN.
Si la lutte entre les conservateurs (37,4 %) et les libéraux (34,2 %) demeure serrée, il en va autrement pour la perception des chefs.
«L'écart entre qui ferait le meilleur premier ministre s'est considérablement réduit, pour se porter à deux points au moment où on se parle. La semaine dernière, Justin Trudeau jouissait d'une avance de 10 points», a pointé Robert Bernier.
«Je ne pense pas que ça va le suivre jusqu'à la fin de la campagne, mais à court terme, pendant quatre ou cinq jours, ç'a un impact», a poursuivi le professeur, qui croit cependant que la campagne va se jouer sur d'autres questions, une fois que la poussière sera retombée sur le scandale des blackface.
Les verts sur une lancée
Par ailleurs, dans la sous-lutte qui oppose le Parti vert et le Nouveau Parti démocratique, le premier a marqué plusieurs points en dévoilant son programme.
Celui-ci est, bien évidemment, axé sur l'environnement, avec par exemple la fin du projet Trans Mountain et l'interdiction de la vente de voitures à essence d'ici 2030, mais aussi sur plusieurs mesures progressistes chères aux néodémocrates, comment la gratuité scolaire, l'assurance médicament universelle et le revenu minimum garanti. Les verts veulent aussi un retour à l'équilibre budgétaire d'ici cinq ans.
«Ce n'est pas un programme de "tous croches". Il répond pas mal aux aspirations globales de la population. [Les verts] devraient faire des gains en Colombie-Britannique et en Ontario», estime Robert Bernier.