In an editorial published on Feb. 24 ([“Tell Quebec where to get off”->18180]), the Post suggests Stephen Harper should change his open federalism approach towards Quebec for a “tough-love” one. The editorial also argues that Ottawa should go back on its decision to cancel a reconstitution of the Battle of the Plains of Abraham, “if need be, providing federal security for the event.” Federal politicians should also “tell the truth about equalization” and “take away the Quebec chair at the Francophonie.”
As an editorialist who has often criticized Quebecers’ beggar approach to federalism, and one of the few commentators in this province who defended the Battle’s reconstitution, I find very unfortunate both the editorial’s tone and content. The conciliatory approach that, according to the Post, has not produced results has, after all, managed to keep Quebec inside Canada, despite the determined efforts of a strong separatist movement, over the last 40 years.
Of course, Quebec has remained a hard-to-please partner. But so have other provinces — Newfoundland and Alberta come to mind — and besides, what makes the Post so sure that tough love would have had better results?
I can certainly understand many English Canadians’ frustration with Quebec after the last federal election, when we returned to the House of Commons a majority of separatist MPs. But punishing Quebecers for their votes would not only be unwise; it would be undemocratic and un-Canadian.
Federalist parties should instead look themselves in the mirror to understand why they have not succeeded in gathering more support and establishing deeper roots in the province.
The Post’s editorial contained many distortions; allow me to mention one. To say that Quebec “receives the most money — nearly 50% of total equalization” misses the point. The reason Quebec gets the larger portion of this federal program (which, by the way, is enshrined in the Constitution) is that it has a larger population than other recipients. The equalization formula applies to Quebec in exactly the same manner as it applies to other provinces. In fact, per capita, the province receives less than most other provinces.
Regional governments defend their region’s interests. Quebec’s insistence on its distinct character and needs may be annoying to other Canadians, but no one will be able to wish it away.
I am part of a group that promotes the idea that Quebecers should play a more positive role in our federation. We believe, for instance, that Quebecers should listen to other Canadians’ concerns and work toward compromises, rather than simply making demands. Unfortunately, the Post’s editorial will only confirm many Quebecers’ view that nothing will come out of a renewed dialogue between Quebec and the rest of the country.
National institutions, in government and the media, should promote tolerance, calm and a national perspective instead of fostering prejudice and promoting simplistic solutions for the sole purpose of venting some people’s anger.
A moderate attitude is more difficult to adhere to, and, in the short run, it is often not popular. But it’s the only approach that makes Canada possible.
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André Pratte is editorial pages editor at La Presse
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Traduction française
Non à la ligne dure
André Pratte, La Presse mercredi 4 mars 2009
La semaine dernière, le National Post a publié un éditorial intitulé «Tell Quebec where to get off» (Disons au Québec ses vérités), éditorial qui a suscité la controverse. André Pratte, l'éditorialiste en chef de La Presse a fait parvenir une réplique au Post, qui l'a publiée hier et dont voici la version française.
Dans un éditorial publié le 24 février, le Post suggère à Stephen Harper d'abandonner son fédéralisme d'ouverture pour adopter plutôt la ligne dure. L'éditorialiste estime aussi que le gouvernement canadien devrait revenir sur sa décision d'annuler la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham «quitte, si nécessaire, à fournir une protection fédérale pour l'événement». Les politiciens fédéraux devraient aussi «dire la vérité au sujet de la péréquation» et «enlever au Québec son siège à la Francophonie».
Ayant moi-même, comme éditorialiste, critiqué l'approche de mendiant du Québec à l'égard du fédéralisme, étant de plus l'un des rares commentateurs à avoir défendu la reconstitution de la bataille de 1759, je trouve particulièrement déplacés le ton et le contenu de l'éditorial du National Post. L'approche conciliante qui, selon le quotidien, n'a pas donné de résultats a quand même réussi à garder le Québec au sein de la famille canadienne malgré les efforts déterminés d'un puissant mouvement séparatiste.
Bien sûr, le Québec reste un partenaire difficile à satisfaire. Mais c'est aussi le cas d'autres provinces - on pense à Terre-Neuve et à l'Alberta - et par ailleurs, qu'est-ce qui fait croire au Post que la ligne dure aurait été plus bénéfique?
Je peux certainement comprendre la frustration de plusieurs Canadiens anglophones à la suite des dernières élections fédérales, alors que les Québécois ont une nouvelle fois envoyé à Ottawa une majorité des députés séparatistes. Toutefois, punir les électeurs québécois pour leur vote ne serait pas seulement malavisé; cela irait à l'encontre de la démocratie et des valeurs canadiennes. Les partis fédéraux devraient plutôt se regarder dans le miroir afin de comprendre pourquoi ils n'ont pas réussi à obtenir plus d'appuis dans la province et à y planter des racines plus profondes.
L'éditorial du Post contenait plusieurs erreurs. Par exemple, il est trompeur d'affirmer que le Québec «reçoit le plus d'argent - près de 50% des paiements de péréquation». Si le Québec reçoit la plus grande part de ce programme fédéral (qui, soit dit en passant, est enchâssé dans la Constitution), c'est tout simplement parce qu'il est la plus peuplée des autres provinces bénéficiaires. La formule de péréquation s'applique partout au pays de la même façon. Et en réalité, le Québec reçoit moins de péréquation par habitant que la plupart des autres provinces.
Au sein d'une fédération, les gouvernements régionaux défendent les intérêts de leur région. L'insistance du Québec sur son caractère et ses besoins distincts agace peut-être les autres Canadiens, mais cette attitude ne changera pas.
Je fais partie d'un groupe de Québécois qui voudraient voir leurs concitoyens jouer un rôle plus positif dans la fédération canadienne. Nous pensons, par exemple, que les Québécois devraient être à l'écoute des préoccupations des autres Canadiens et rechercher des compromis au lieu de se contenter de déposer des listes de revendications. Malheureusement, un éditorial comme celui du Post confirme l'opinion de bien des Québécois selon qui toute reprise du dialogue avec le reste du Canada serait futile.
Les institutions nationales, qu'il s'agisse du gouvernement fédéral ou des médias d'information, devraient faire la promotion de la tolérance, du calme et d'une perspective pancanadienne plutôt que de cultiver les préjugés et de promouvoir des solutions simplistes dans le seul but de donner libre cours à la colère de certains.
Le chemin de la modération est sans doute plus difficile à suivre et, à court terme, n'est pas le plus populaire. C'est pourtant la seule voie qui rende le Canada possible.
Source: http://www.cyberpresse.ca/opinions/forums/la-presse/200903/04/01-833090-non-a-la-ligne-dure.php
Bile and prejudice won't work with Quebec
Trad.: "Non à la ligne dure", A. Pratte
Actualité québécoise - vers une « insurrection électorale »?
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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