Les Autochtones, comme dit l’un de mes meilleurs lecteurs, ne l’ont pas eu facile au Canada.
Mais suis-je le seul à trouver que la nécessaire prise de conscience s’est rapidement transformée en un étalage vulgaire d’hypocrisie, d’ignorance, de prétention et de tartufferie ?
La cause autochtone est devenue, pour beaucoup, la nouvelle façon d’étaler sa bien-pensance et sa bien-montrance, surtout quand ça ne demande aucun sacrifice.
Tartuffes
Le premier ministre du Canada improvise une journée fériée, verse des larmes de cinéma et se met des plumes sur la tête.
Des professeurs pas foutus d’écrire une phrase sans faire dix fautes veulent « autochtoniser » leurs cours et regardent de travers leurs collègues qui refusent ce nouveau pain béni.
D’autres, main sur le cœur, veulent absolument embaucher un prof autochtone, juste un, quitte à baisser les critères, pour se dire qu’ils ont contribué à redresser un tort historique.
D’autres encore sont subventionnés pour nous convaincre que les savoirs traditionnels autochtones doivent être mis sur le même pied que la science expérimentale, comme si les herbes guérissaient le cancer.
À Radio-Blablabla, au Devoir, dans tous les médias, de jeunes journalistes affichent des certitudes morales proportionnelles à leur ignorance.
On reprend les conneries sur Montréal, territoire supposément non cédé, prétention démolie par tout historien non militant, alors que s’il fut le lieu de la Grande Paix de 1701, c’est justement parce qu’il était vu comme relativement neutre.
Des journalistes ridés, qui refusent de vieillir et revivent mai 68, sermonnent leurs ouailles bien installées dans le confort bourgeois d’Outremont.
Les étudiants, voulant aussi marquer l’histoire, se cherchent une cause pas trop forçante.
On va donc traiter Legault de « ti-mononcle », porter un chandail orange, allumer une bougie, mettre un « Solidarité avec Joyce » sur leur page Facebook, « décoloniser » les bibliothèques et chanter Imagine.
Le boulot sera fait et la conscience sera apaisée.
La grande, grande, grande croisade de tous ces petits, moyens et grands tartuffes est que François Legault reconnaisse le caractère « systémique » du racisme.
On n’a pas lu deux livres, mais on « sait » : oui, madame, ils ont été « génocidés », pas « culturellement », non, « génocidés » tout court. Quoi, vous le niez ? Honte !
Les plus futés ont compris qu’il y a là un nouveau filon payant : emplois, visibilité médiatique, subventions, mémoires et thèses, etc.
Tout est spectacle, tout est étalage, tout est récupération, tout est petits calculs derrière de grandes professions de foi.
Business
Pour l’essentiel, tout cela n’est qu’hypocrisie et comédie.
Tous, ou presque, des poseurs de la société du spectacle, soucieux de leur autopromotion d’abord et avant tout.
La vérité, la vraie, dans nombre de communautés autochtones, est moins reluisante : sous-éducation, toxicomanie, désespoir, violence conjugale, milliards passés on ne sait où, trafics illégaux de toutes sortes, etc.
Ça, on préfère ne pas le regarder de trop près. Ça pourrait égratigner les images romantiques.
Notre société récupère tout. L’important, n’est-ce pas, c’est que le malheur des uns puisse devenir la « business » des autres.
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