De nombreux enseignants en sciences sociales se sont transformés, ces dernières années, en bons gardiens de la morale. Un peu partout en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest, l’Université devient le sanctuaire du politiquement correct.
Quand ce ne sont pas des étudiants qui réclament la création d’un environnement fermé à la discussion (le safe space), ce sont des professeurs qui excluent de leurs cours les points de vue jugés trop « conservateurs ». Il faut toutefois réaliser que ce désir de rééducation et de purification est loin de s’arrêter là. La recherche ressemble maintenant parfois à de la pure propagande. Être scientifiquement objectif, c’est se conformer au multiculturalisme. Toute remise en cause de cette idéologie vous voudra d’être excommunié.
Coupables, forcément coupables…
À Québec, la tenue récente d’une grande conférence sur la radicalisation demeure symptomatique de la réorientation idéologique de la mission de l’enseignement supérieur. Pour la vice-rectrice à la recherche de l’Université Laval, Eugénie Brouillet, l’objectif de l’événement était de favoriser le vivre-ensemble, donc de contribuer à l’avènement de l’utopie diversitaire. Durant ce petit camp d’endoctrinement, qui s’est déroulé du 4 au 6 décembre, il a été question d’islamophobie, d’extrémisme politique, d’extrême droite et de terrorisme. Rien n’a vraiment été dit à propos de l’extrémisme religieux.
Mme Brouillet a invoqué la tuerie survenue à la mosquée de Québec en janvier 2017 pour justifier son projet. Un fin prétexte qui sert à faire croire aux Québécois que ce sont eux les intolérants et les terroristes. Encore une fois, par un renversement spectaculaire de la culpabilité, le problème de l’islamisme a été contourné pour imputer toute la responsabilité du climat politique actuel aux méchants Blancs xénophobes. Ce n’est pas de la radicalisation des musulmans dont il a été question, mais de celle, bien plus terrible et dangereuse, des Québécois de souche. Le monde à l’envers.
Laval et Lyon-2, même combat!
La démarche est d’autant plus hypocrite que l’Université Laval a déjà été critiquée pour avoir toléré la présence de proches d’islamistes en son propre sein. On sait, par exemple, que l’imam Hamza Chaoui, qui a dirigé des prières dans cette institution quand il était étudiant, est considéré comme un agent de radicalisation par des spécialistes plus lucides. Dans une vidéo qui remonte à 2013, Chaoui s’autoproclamait prédicateur de l’Université Laval. Ultérieurement, l’imam déclarera que l’islam était totalement incompatible avec la démocratie puisqu’un athée ou un homosexuel pouvait être élu au Parlement. Selon lui, la démocratie est un « système de mécréance ».
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Mais les Québécois seront toujours coupables de tout aux yeux de ce courant académique, quand même bien ils finiraient par se convertir à l’islam. Chaque fois que des islamistes tuent au nom d’Allah, un journaliste trouve un chercheur affirmant que la xénophobie pousse les musulmans à la radicalisation. Dès lors, si les universitaires veulent faire une différence, ils devront d’abord renoncer à leur vision compassionnelle du monde islamique. Pour corriger une situation, il faut garder contact avec la réalité. Désolé, mais Walt Disney n’est pas la réalité et tous les courants de l’islam ne sont pas pacifiques.
La menace? Quelle menace?
Les attentats ont beau se multiplier, un professeur qui a participé au projet qualifie la menace islamiste de « ballon gonflé à l’hélium ». Quant à elle, la vice-rectrice à la recherche assure que son institution guidera l’humanité dans la lutte contre la discrimination. Pour Eugénie Brouillet, « la recherche en sciences sociales propose un éclairage rempli de nuances devant la peur et les préjugés » et « oppose la découverte de l’autre et la curiosité ». Des propos qui camouflent assez mal des préjugés en faveur de l’idéologie dominante.
Le panorama n’est pas complet si on oublie de mentionner que c’est encore une fois les Québécois qui ont payé de leurs poches pour être accusés d’exister. Évidemment, les universités québécoises sont en grande partie financées avec des fonds publics constitués grâce à leurs impôts. En ce sens, les Québécois ne font pas exception à la règle. Comme bien des peuples occidentaux, ils pratiquent l’autoflagellation.