Le ministre de l’Énergie, Pierre Arcand, défend la décision de signer un nouveau contrat avec TransCanada, propriétaire de la centrale au gaz de Bécancour. Celui-ci oblige Hydro-Québec à verser des centaines de millions de dollars supplémentaires à l’entreprise albertaine, même si la centrale demeure fermée.
À l’instar d’Hydro-Québec, le ministre Arcand estime que la décision de conclure une nouvelle entente valide jusqu’en 2036 était justifiée. « Comme gouvernement, nous voyons d’un bon oeil la valorisation de cet actif contribuant au développement économique de la région, a répondu par écrit le cabinet du ministre. Nous souhaitons qu’au cours des prochaines années, l’ouverture de cette centrale nous permette de limiter les importations d’électricité des États-Unis durant les périodes de grands froids. »
La centrale au gaz de Bécancour a produit de l’énergie pendant à peine plus d’un an. Depuis 2008, elle est inutilisée, en raison des importants surplus énergétiques du Québec. Or, en vertu des ententes qui lient la Société d’État à TransCanada, Hydro-Québec a déjà versé plus d’un milliard de dollars en compensation à la pétrolière. Des centaines de millions de dollars supplémentaires doivent être versés d’ici 2026.
Si on ajoute à cela la nouvelle entente approuvée par la Régie de l’énergie, et couvrant la période 2016-2036, la centrale de TransCanada aura coûté au moins deux milliards de dollars entre 2006 et 2036, selon les calculs du Devoir. Cette facture devra être payée par Hydro-Québec même si la centrale n’est jamais utilisée.
Mauvaise décision
Pour le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEE), la nouvelle entente 2016-2036 n’aurait jamais dû être approuvée. Le ROEE considère que la Régie de l’énergie a outrepassé ses pouvoirs en acceptant d’approuver l’entente sans l’application du processus d’appel d’offres ouvert prévu à la Loi sur la Régie de l’énergie.
Le groupe demande donc la révision de la décision rendue en octobre dernier. Une audience publique à ce sujet doit d’ailleurs avoir lieu dans environ un mois.
Pour le Parti québécois, ce nouveau contrat constitue « une erreur extrêmement grave », qui vient s’ajouter aux pénalités que la société d’État doit déjà payer. Selon le député Alain Therrien, porte-parole en matière d’énergie, au lieu de corriger le tir, Hydro-Québec s’entête dans la même voie.
M. Therrien juge d’ailleurs que le gouvernement, seul actionnaire d’Hydro-Québec, aurait un rôle à jouer. « D’un côté, le gouvernement coupe dans les services à la population. De l’autre, on offre de généreux contrats dans le cadre d’une décision où la rigueur semble être absente. »
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