Visiblement secoués par l'irruption de la Covid-19 dans nos vies, il s'en trouve déjà pour poser la question du retour à la normale, une question en ce sens a été posée aujourd'hui (29 mars) à François Legault lors de son point de presse quotidien. Question sur le fait de savoir si le retour à la normale s'effectuerait progressivement, comme la «fermeture» du Québec s'est elle-même effectuée progressivement. Oublié l'horizon de 6 mois. il semble qu'il y ait un peu de Donald Trump chez certains Québécois, soucieux eux aussi de «relancer la machine». Il y en a pour croire que la Covid-19 aura changé quelque chose dans nos vies.
Je suis d'un avis contraire, n'ayant pas senti de crise spirituelle chez nos contemporains , peut-être connaîtrons-nous des moments difficiles au plan économique. Mais pour l'heure rien de spécial. La fin de la crise de la Covid-19 se traduira, selon moi par un très prosaïque retour à la normale, un business as usual en fait. Le premier week end du retour à la normale verra probablement les stationnements des centres commerciaux débordés, les gens seront heureux de reprendre leurs habitudes de consommation encouragés en cela par des politiciens et des économistes voulant accélérer la reprise économique, les consommateurs retrouvant leurs habitudes seront considérés comme des citoyens modèles obéissant aux pavloviennes injonctions de consommer toutes affaires cessantes et si possible, de consommer beaucoup pour le mieux-être de l'économie. La consommation deviendra un devoir patriotique. Oubliée la distanciation sociale , nous serons plutôt invités à nous agglomérer autour des aubaines et des «spéciaux», surtout qu'un rapide retour à la normale pourrait survenir en pleine période de Noël.
Business as usual aussi, le retour prévisible à la petite politique, la sortie récente d'Andrés Fontecilla ( voir sur ce blogue l'État croupion
d'Andrès Fontecilla, 27 mars) en est une démonstration, d'autant plus que les deux autres grands partis québécois voudront se rappeler au souvenir des électeurs québécois après des mois d'indifférence et de difficile recherche de nouveaux chefs comme si de rien n'était (les courses à la direction deux partis sont d'ailleurs suspendues).
Il y a fort à craindre qu'en dépit des problèmes soulevés par la production en Chine des masques chirurgicaux et de médicaments, les délocalisations ne reprennent, besoin de produire rapidement et à faible coût pour des marchés assoiffés de biens après des semaines de confinement et de quarantaine.
Malgré les touristes «coincés» aux quatre coins du monde et le fait que ces gitans modernes n'aient été considéré avec méfiance à leur retour à la maison, snowbirds un jour, snowbirds toujours le tourisme de masse va reprendre, nous la Floride, Cuba ou la République Dominicaine. Oubliez le pacte de transition, les compagnies aériennes clouées au sol depuis le début de la crise vont probablement se disputer la clientèle des Phileas Fogg modernes désireux de se rendre sous les cieux du Pérou. d'Haïti, de l'Inde, de la Tunisie et du Maroc. Ils feront concurrence aux croisiéristes de ce monde. Peut-être conserverons-nous les contrôles aux aéroports et certains employeurs demeureront ouverts à l'idée du télétravail.
Plus près de nous, il faut prévoir que producteurs et distributeurs de films voudront reprendre le temps perdu et mettre à l'affiche les films dont la sortie a été reportée par la crise, pensons ici à Mulan chez Disney et à No time to Die, le plus récent James Bond. Que restera-t-il du Covid-19, un mauvais souvenir, même pas, quelques lignes dans les livres d'histoire, comme les manuels d'histoire consacrent quelques lignes au scorbut des débuts de la colonie et à la grippe espagnole.