Andrew Scheer remet SNC-Lavalin à l’avant-plan

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SNC-Lavalin demeure le vrai scandale qui nuit à Trudeau au Canada anglais


MONTRÉAL | Le chef conservateur, Andrew Scheer, a profité de sa visite à Montréal jeudi pour ramener sur le tapis la question de l’éthique en politique, réclamant plus d’imputabilité et de transparence, notamment sur le dossier de la firme montréalaise SNC-Lavalin, accusée de fraude et de corruption.


«On ne demande pas à un premier ministre d’être parfait, mais on s’attend à ce qu’il soit franc et honnête», a lancé M. Scheer dans une charge contre son adversaire libéral, Justin Trudeau.


Alors qu’il était dans la circonscription de Justin Trudeau, M. Scheer a promis «une enquête judiciaire sur le scandale de corruption» de M. Trudeau. Il est d’avis que ce dernier n’a jamais eu l’intention de faire toute la lumière sur cette affaire.


La loi anti-obstruction proposée par les conservateurs va permettre à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d’accéder à l’information protégée par la confidentialité du cabinet en faisant une demande à la Cour suprême du Canada.


«Sans une éthique irréprochable, aucun gouvernement, aucun premier ministre ne peut prétendre représenter dignement la population canadienne», a dit jeudi le chef conservateur. Il n’a pas voulu s’avancer à dire que Justin Trudeau a commis un crime ou non, estimant que c’est à la GRC de statuer. Il n’a pas voulu non plus détailler ces accusations de corruption.


L’affaire SNC-Lavalin a éclaté le 7 février, après un reportage du quotidien The Globe and Mail, qui alléguait que le premier ministre et son entourage auraient fait de l’ingérence politique auprès de l’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould pour la convaincre d’aider la firme d’ingénierie à éviter un procès criminel lorsqu’elle était à la tête du Ministère.


Le géant québécois de l’ingénierie est accusé de fraude et de corruption pour avoir versé des millions en pots-de-vin à des responsables libyens dans le but d’obtenir des contrats gouvernementaux.


Dans un témoignage-choc devant le comité parlementaire de la Justice, Mme Wilson-Raybould a soutenu avoir subi des pressions indues de la part de l’entourage du premier ministre afin qu’elle intervienne en la faveur d’une entente à l’amiable avec SNC-Lavalin. Une telle entente, appelée «accord de réparation», éviterait à la firme de subir un procès criminel.


Justin Trudeau a toujours nié avoir mal agi, soulignant que ses interactions ainsi que ceux de son entourage n’avaient rien d’anormal.


Réagissant à cette annonce, le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a appuyé l’instauration d’une enquête, mais a demandé au chef conservateur de s’exprimer clairement sur l’accord de réparation avec SNC-Lavalin, rappelant qu’il était contre tout accord.


Andrew Scheer estime qu’en matière d’éthique, «depuis 15 ans, le Parti libéral n’a aucune crédibilité». Il est revenu sur le scandale des commandites, «le plus gros scandale politique de l’histoire du Canada » et, bien évidemment, sur le dossier SNC-Lavalin, pour lequel il a été blâmé par le commissaire à l’éthique.


Au cours du même mandat, Justin Trudeau a aussi violé la loi en se rendant sur l’île privée de l’Aga Khan pour des vacances familiales, a rappelé M. Scheer.




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